Scholomance : Leçon n°1
Bienvenue à la Scholomance, une école pour les surdoués de la magie où l’échec signifie la mort… au sens propre. Dans cet établissement, il n’y a pas de professeurs, pas de vacances et pas d’amitiés, sauf celles qui sont stratégiques.
El Higgins est particulièrement bien préparée pour sa première année. Elle n’a peut-être pas d’alliés, mais elle possède un pouvoir assez puissant pour raser des montagnes. Elle semble donc de taille à affronter cette scolarité hors normes. Le problème ? Sa magie pourrait aussi tuer tous les autres élèves.
Avis : Naomi Novik m’avait déjà enchantée par ses contes venus du froid, Déracinée et La fileuse d’argent, alors j’étais vraiment curieuse de voir ce qu’elle pouvait proposer en urban fantasy, qui est un de mes genres chouchou. Et je suis ravie de dire qu’Éducation meurtrière ne m’a pas du tout déçue, au contraire !
Pour commencer, j’ai eu un coup de cœur pour l’héroïne, Galadriel (oui, oui, en hommage à celle que vous pensez 😉) surnommée El. El est une jeune fille solitaire qui provoque un rejet souvent viscéral et immédiat sur les autres, sauf pour sa mère qui lui a donné tout l’amour du monde et qui l’a rendue forte. Et El en aura bien besoin de force, car elle est élève de première à la Scholomance, une école de magie où pour survivre, il faut soit avoir beaucoup de mana (un pouvoir pur), soit faire appel au malia (un pouvoir né du mal que l’on fait aux autres). Malgré ses blessures intimes, malgré sa colère et perpétuelle mauvaise humeur, elle a bon cœur et ferait tout pour que sa mère soit fière d’elle. Alors elle sert les dents, et essaie d’avancer droite dans ses bottes, malgré ses fantasmes de revanche. Non, nous n’aurons pas droit à un remake de Carrie, ici, hourra pour Naomi Novik ! Le personnage d’El m’a vraiment beaucoup touchée, et je n’ai pas du tout été gênée par le fait que le roman soit constitué en grande partie par ses pensées et qu’elle s’adresse directement au lecteur pour lui expliquer son monde et ses enjeux.
Et oui, j’ai parlé d’école de magie, mais oubliez tout de suite Poudlard et Harry Potter. Si vous voulez une référence, pensez plutôt Hunger Games. Car la vie à la Scholomance, a tout de la vie dans l’arène : l’environnement et des créatures plus effrayantes les unes que les autres essaient sans arrêt de vous tuer, et pour survivre il faut être fort et doué, mais il faut aussi faire des alliances avec d’autres élèves qui assureront vos arrières, et les enclavés (les enfants des familles de sorciers qui vivent dans de riches enclaves) ne sont pas sans rappeler les carrières de la saga de Suzanne Collins. Les comparaisons s’arrêtent là, et je vous rassure, Éducation meurtrière a sa propre identité. À commence par cette école, située dans une sorte de dimension parallèle. Structurellement, l’école est tout droit sortie de l’esprit d’un savant fou. Les lieux se réorganisent chaque année pour rapprocher les terminales de l’examen final : un combat à mort contre les créatures pour atteindre la sortie. Par ailleurs, seuls les élèvent vivent à la Scholomance, il n’y a aucun adulte : les enseignements sont prodigués par l’école elle-même, qui les adapte à chaque élève en fonction de leurs affinités.
La vie d’El va changer le jour où Orion commence à s’intéresser à elle ; non, pas de manière romantique ! Double hourra pour Naomi Novik ! Mais Orion à ses propres problèmes, et disons que le comportement d’El est pour lui rafraichissant. Le fait que le garçon le plus populaire de l’école s’intéresse à la « tocarde en chef » va attirer sur elle le regard des autres élèves… parfois pour le pire ! Ensemble, ils vont tenter de découvrir pourquoi les monstres sont particulièrement nombreux et vindicatifs cette année et de survivre pour atteindre le prochain palier.
Éducation meurtrière est donc un huis clos prenant et hautement addictif, et j’ai maintenant hâte de retourner à la scholomance pour la fin d’étude. D’autant que le roman se termine par un mini cliffhanger qui me rend bien curieuse…
Roman publié aux éditions Pygmalion (Imaginaire) – Traduit de l’anglais par Benjamin Kuntzer
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