La nuit du faune / Romain Lucazeau

La nuit du faune / Romain Lucazeau

couverture du roman La nuit du faune de Romain Lucazeau

Au sommet d’une montagne vit une petite fille nommée Astrée, avec pour seule compagnie de vieilles machines silencieuses. Un après-midi, elle est dérangée par l’apparition inopinée d’un faune en quête de gloire et de savoir. Le faune veut appréhender le destin qui attend sa race primitive. Astrée, pour sa part, est consumée d’un ennui mortel, face à un cosmos que sa science a privé de toute profondeur et de toute poésie. Et sous son apparence d’enfant, se cache une très ancienne créature, dernière représentante d’un peuple disparu, aux pouvoirs considérables. À la nuit tombée, tous deux entreprennent un voyage intersidéral, du Système solaire jusqu’au centre de la Voie lactée, et plus loin encore, à la rencontre de civilisations et de formes de vies inimaginables.

Avis : La nuit du faune est une œuvre d’art. Tant sur le plan de l’objet livre en lui-même, qui est vraiment magnifique, que sur l’histoire du voyage d’Astrée et Polémas.

Comment bien décrire ce conte, qui pour moi ressemble un peu à l’histoire du magicien d’Oz ou, comme le suggère l’auteur, de Max et les maximonstres. En effet, les différents personnages de ce roman sont en quête : d’action, d’émotions, de compréhension, de réponses, d’amis… Et on y parle beaucoup de grandir et d’opposition à des figures de références. Ce qui peut paraître bien enfantin. Il n’en est rien car l’écriture de Romain Lucazeau et son choix de placer “Dorothy » dans l’espace, avec de la physique quantique et des pouvoir inimaginables font de La nuit du faune, un roman ardu.

Il m’a en effet fallu 4 jours pour lire les 250 pages de ce roman très SF (et non pas fantasy comme pourrait le laisser penser le titre ou sa première de couverture). Ce qui fait 2 jours de plus que ce qu’il me faut d’habitude. Et ce n’est pas uniquement parce que j’ai bien arrosé mon anniversaire 🙂 entre temps. C’est bien parce que ce conte est complexe. Avec de la physique quantique, des personnages si incroyables que leurs descriptions demandent un temps de digestion, mais aussi une philosophie différente à « tous les coins de planète ».

Il y a des métacivilisations robotiques, le Tubule (sorte de câble « pour retenir un univers en décomposition »), des sortes de cétacés ou de méduses, des mémorialistes, Galatée qui reçoit tous « ceux qui désirent quitter la contingence pour l’éternité idéale », des êtres issus de l’excitonium, des êtres non baryoniques, et l’Ennemi qu’est l’expansion de l’univers…

Ce conte en forme de spirale (comme un bras de galaxie ?) tient également du récit initiatique, avec ce jeune faune qui souhaite connaitre ses dieux. Et organiser la survie de son espèce, toute récente à l’échelle de l’univers.

Heureusement, il y a du rythme. On va de satellite en comète, de planète en système solaire, de galaxie en trou noir. Et Romain Lucazeau parle aussi de cycle de civilisations, de choix sociétal, du réchauffement climatique, des virus (il nomme des habitants les “confinés », petit clin d’œil à notre époque), d’évolutions, de déclin, de disparition. Ce qui est plus lisible pour moi que les bosons, neutrinos et entropie…

Pourtant, après avoir lu et apprécié Latium I et Latium II, j’avais la sensation d’être parée. La nuit du Faune me laisse donc sur une sensation de difficulté, plus que de plaisir. Mais ce n’en est pas moins une grande œuvre.

Roman publié aux éditions Albin Michel (Imaginaire)
Lire aussi l’avis de Anne Laure

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