Une odyssée pré- et post-apocalyptique centrée sur le personnage d’une jeune fille. Lou quitte Wim avec un goût amer. Dans le monde d’après l’effondrement, existe-t-il un seul endroit épargné par l’horreur ? Son dernier espoir, comme pour Amir, Cesaria et Maria : la Douceur. Lou ne sait pas encore à quel point la route pour l’atteindre sera longue. Au même moment, dans la Douceur qui prospère depuis quatorze années, trois musiciens jouent pour la première fois la Mélodie. Cet air semble avoir un mystérieux effet sur les Cybs, mais permettra-t-il d’éviter le pire ? Car, tandis que Lou s’approche de son ultime étape, le danger qui menace d’anéantir la Douceur s’épaissit comme une ombre…
Avis : Voilà une suite que j’attendais avec grande impatience ! Pour rappel : un futur pas si lointain que cela où la technologie s’enraye, dérègle la société au point de transformer certaines personnes en Bougeurs ou en Cyb, des sortes de zombies dont les descriptions vous feront cauchemarder tout au long. Une jeune fille, Lou, qui n’a connu que ce monde là, recueilli par Guillaume, un jeune homme en quête de survie dans ce monde de fou. On avait quitté une Lou sans Guillaume, une Lou qui avait cherché la mort et qui est sauvé par Amir, son nouvel espoir. Une Lou qui rejoint, méfiante et à contre-coeur, une communauté, celle de Wim, dirigée par un chef à la main de fer dans un gant d’apparence en velours. Elle transmet l’héritage de Guillaume en recueillant à son tour une protégée, la petite Césaria. L’expérience à Wim est catastrophique – et le mot est faible. Mais elle leur permet d’entendre parler de la Douceur, un vague espoir de paradis dans ce monde de l’enfer. La petite troupe n’a plus que ce point de chute en tête, mais le chemin va se révéler être une véritable croisade.
Une croisade contre eux-même : leurs doutes, leurs peurs, accepter d’être en permanence aux portes de la mort. Une croisade contre le monde qui les entoure : Bougeurs, Cyb, attaque de chiens, intempéries, confrontations aux autres survivants. Leur avancée n’est pas de tout repos et notre lecture non plus. A chaque page, une nouvelle péripétie, un nouvel obstacle. Par moment, on a vraiment l’impression que le sort s’acharne contre eux. On en vient presque à supplier Jérôme Leroy de les laisser tranquille. Mais il y a toujours une solution à laquelle on n’avait pas pensé qui fait surface. On pourrait croire que c’est parfois un peu tiré par les cheveux, qu’ils ont bien trop de chance dans leur grand malheur. Que nenni ! Un revers arrive dans les lignes suivantes !
La bataille de la Douceur, ce tome final est aussi l’occasion de faire le point sur toutes ces questions que l’on s’est posé dans les deux précédents, Le grand effondrement et La communauté. Le roman s’ouvre sur une Lou très âgée – du coup, aucun suspens sur son devenir avant même le début de son périple entre Wim et la Douceur. Sous couvert d’une obscure association de survivants qui souhaite compiler les mémoires sur le Grand effondrement et les années suivantes, Lou prend la plume et s’adresse à nous directement. On retrouve son caractère dans la narration, un langage cru, sans détour, où se mêle descriptions et mots inventés. Elle nous dévoile les coulisses de la naissance de la Douceur, parsème son récit de son grand voyage d’indices sur le devenir de certains personnages et évoque avec justesse ses sentiments et ses émotions au fil des événements auxquels elle a survécu. On sait déjà la fin, mais on est avide de savoir ce qui s’est passé avant et Lou, où plutôt Jérôme Leroy, est maître dans l’art du suspens !
La bataille de la Douceur clôt cette saga rafraîchissante, dépaysante et frissonnante !
Roman paru aux éditions Syros.