Hopi est un tigre en peluche anthropomorphisé, un robot-nounou comme il en existe tant d’autres. Il n’en avait pas vraiment conscience avant de découvrir une boîte rangée dans le grenier. Celle dans laquelle il est arrivé lorsqu’il a été acheté des années auparavant, celle dans laquelle il sera jeté une fois que l’enfant dont il s’occupe, Ezra Reinhart, huit ans, n’aura plus besoin de nounou. Tandis que Hopi réfléchit à son avenir soudain incertain, les robots commencent à se révolter, bien décidés à éradiquer l’Humanité qui les tient en esclavage. Pour les parents d’Ezra, qui se croient à l’abri dans leur petite communauté fermée, cette rébellion n’est qu’un spectacle de plus à la télé. Pour Hopi, elle le met face à la plus difficile des alternatives : rejoindre le camp des robots et se battre pour sa propre liberté… ou escorter Ezra en lieu sûr, à travers le paysage infernal d’un monde en guerre.
Avis : Jour zéro prend place dans l’univers d’Un océan de rouille, 15 ans plus tôt et, pour être précis, je vous le donne en mille : au jour zéro où tout a commencé 😉 Le jour où les robots se sont révoltés contre leurs maîtres, et où ils ont décidé que pour être libres, ils devaient exterminer toute l’humanité.
Encore une fois j’ai pensé à Terminator, et on est tout à fait dans le registre des films : un héros solitaire qui se bat pour protéger une personne qui lui est chère contre une entité bien plus puissante qui cherche à la tuer. David contre Goliath. Dans le rôle du héros je vous présente Hopi, un tigre en peluche cybernétique âgé de 8 ans, comme Ezra, l’enfant dont il a la charge depuis sa naissance. Car Hopi est un robot de la classe des nounous, et son but le plus sacré est de veiller sur le petit humain avec qui il a grandi.
Le premier jour de la fin du monde a commencé tout à fait normalement. […] Pas d’incendies, de fusillades, d’émeutes. Un dernier jour banal, comme les autres, sur Terre. Une seconde fugace, on aurait dit que tout allait bien se passer. Il aurait suffi de cligner des yeux pour la rater. De retenir son souffle pour que le vent l’emporte. Mais le monde était au bord du précipice de la paix : en un éclair, littéralement, elle s’est… évanouie.
C’est ce basculement que C. Robert Cargill nous raconte. La manière dont il affecte les êtres qui y sont confrontés. La manière dont il trace une ligne invisible qui définira la personne que tu es. La manière dont ça te confronte à ton humanité. Ou à son absence… Avec beaucoup d’action pour pimenter tout ça 🙂 Courses poursuites, fusillades, explosions et baroud d’honneur au programme !
Jour zéro est donc un roman prenant, efficace, aux personnages attachants et aux enjeux légèrement plus subtiles que ceux qu’il affiche. Et, ce qui ne gâche rien, avec quelques pointes d’humour !
Je n’avais peut-être que 8 ans, mais je savais depuis longtemps que quiconque parle de paix, homme ou machine, pense à la guerre. La paix par la guerre.
Jour zéro de C. Robert Cargill est un roman publié aux éditions Albin Michel (Imaginaire) – Traduit de l’anglais (États-Unis) par Florence Dolisi