La dernière geste, hors-série
Dans le monde de La Dernière Geste, il est offert lors du solstice d’hiver des cadeaux en toute discrétion. Seul un indice laissé opportunément permet de découvrir qui en est l’auteur. Une manière de faire qui provoque des grands moments de complicités, d’amitiés, d’amour… et de drame !
Avis : Attention, je m’adresse ici à ceux qui ont lu les tomes 1 et 2 de La Dernière geste de Morgan of Glencoe. Ce recueil de nouvelles sur le solstice d’hiver Keltien ne peut s’apprécier que si on connaît déjà un peu l’univers foisonnant, tout à la fois fantastique, steampunk et uchonique, de cette autrice incroyable… et il y a dans la dernière partie du Temps du Teuz quelques spoilers. Donc, courrez lire ces tomes et seulement ensuite venez apprécier ce recueil de petites anecdotes sur les personnages fantastiques de La Dernière geste. Et n’oubliez pas de revenir lire ma chronique 😉 !!
Dans Le temps du Teuz, nous découvrons chacun de nos héros sous un jour un peu différent, les nouvelles se déroulant sur plusieurs années pendant la période de fêtes. Avant la dernière geste, mais aussi pendant. Et nous rencontrons même certains personnages qui sont morts, mais que l’autrice fait ici renaître pour nous ; à une époque où ils n’étaient pas morts bien sûr, pas de vie après la mort en Keltia… ni même dans la Triade ! Et l’amitié, l’amour ou les petites manies de chacun prennent soudain une autre tournure, un autre sens, un goût savoureux…
Quel plaisir de connaître Lindsey Redmark ! Quelle chance de revoir le barde Taliesin le Bleu ! Quel bonheur de danser avec Yuri et Mona, sa mère, la danse de la grève ! Et surtout que d’émotions entre rires et larmes, quand une Selkie sauvage, notre chère Bran est sauvée par Ned. Mais ce ne se sont pas uniquement les principaux personnages de la Dernière geste qui sont ici racontés. Il y a également des têtes un peu moins importantes, comme Siegfried Jolicoeur, le barman de la rame 5, Shadow le chaton lune de Ren, Manon Martin et Aloïse, des femmes qui ont été sauvées par les Rats. Et bien d’autres encore !
Mais tous ont ceci d’unique : ils content le pourquoi, le comment de cet univers dichotomique. En Keltia, on accepte tout le monde, personne ne voie de monstres dans les différences et tout un chacun peut réaliser son potentiel, en bref, tes actes prouvent ta valeur. Alors que dans la Triade, ton nom donne le ton.
Morgan of Glencoe est une autrice rare. Elle a un don pour lier ses personnages les uns aux autres et pour que leurs histoires racontent la grande Histoire de Keltia et de la Triade, reliées entre elles par le Rail. Sans oublier les Rats qui, s’ils sont peu nombreux maintenant, n’en demeurent pas moins une épine dans le pied du Roi Louis-Philippe. Et encore, cet univers n’est pas qu’une uchronie avec prise de conscience sur notre monde injuste ; c’est aussi une formidable histoire d’amour et d’amitié, de respect de la vie et de la différence.
Et rien de mieux que le Teuz (ce jeu keltien genre « secret santa » auquel l’autrice a donné le nom d’un personnage du petit peuple breton) pour démontrer le sens de la fraternité qui unie les habitants de Keltia. On tire au sort un nom auquel on va devoir faire un cadeau secrètement tout en laissant un indice sur qui l’a fait… cela demande de se renseigner, de rechercher le cadeau qui lui plaira et de se creuser un peu la tête pour l’indice.
Alors qui va se régaler avec Le temps du Teuz ? Tous les fans de La dernière geste bien sûr ! Et c’est certainement un excellent Teuz pour le solstice d’hiver ! je dis ça, je ne dis rien…
Recueil publié aux éditions ActuSF (Naos)
L’avis de L’ours inculte