La pierre jaune / Geoffrey Le Guilcher

La pierre jaune / Geoffrey Le Guilcher

couverture du roman La pierre jaune de Geoffrey Le Guilcher

Presqu’île de Rhuys, Bretagne, 2024. Un jour pluvieux, Jack Banks, policier britannique hanté par ses vies antérieures, débarque au lieu-dit de la Pierre jaune. Sa mission : infiltrer une communauté d’activistes anarchistes et écologistes radicaux, les « Jauniens ». Mais le plan ne se déroule pas comme prévu. À trois cents kilomètres de là, deux avions percutent l’usine nucléaire de La Hague, plongeant une partie de la France et de l’Angleterre dans le chaos. Pluies acides, radioactivité, l’état d’urgence mondial est déclaré et la Bretagne compte parmi les zones à évacuer. Les Jauniens décident de rester sur leur presqu’île. Au nom d’un motif inavouable, Jack les imite. Une étrange survie en zone radioactive débute.

Avis : Il faut que j’arrête de lire des choses aussi noires ! Ce n’est pas bon pour mon moral… La pierre jaune est un roman d’anticipation très réaliste qui imagine une nouvelle catastrophe nucléaire, en plein cœur de la France. Journaliste avant d’être romancier, Geoffrey Le Guilcher s’est beaucoup documenté pour écrire son roman, notamment sur les attentats du 11 septembre. Mais pas que : il est admis par l’État, qu’un attentat à l’usine de retraitement de déchets nucléaires de la Hague serait la catastrophe la plus grave à ce jour, ayant des répercussions dans toute l’Europe.

Nous sommes donc en 2024. Jack, un policier britannique sous couverture, vient d’infiltrer une bande d’illuminés à la Pierre Jaune, un camping communautaire. Lorsque 2 avions se précipitent sur les bâtiments de La Hague, toute sa mission est remise en question. Pourtant, suivant les ordres, il reste en zone contaminée…

Geoffrey Le Guilcher nous décrit à J+1, +2, +3… les conséquences du déversement dans l’atmosphère des particules radioactives. Et c’est absolument terrifiant. Pluies acides, pénuries, évacuations, réfugiés, état militaire… Et tout cela se passe chez nous, à partir d’une usine et d’une exploitation anarchique qui existent réellement. Un centre qui n’est pas protégé. Comment pourrait-il l’être ? Si des terroristes le prenait pour cible ou si un accident tel que celui de Tchernobyl survenait… Il ne nous resterait qu’à prier. Vous aussi, vous trouvez ça hyper rassurant ?

Honnêtement, je ne me rappelle plus pourquoi j’ai voulu lire ce livre. Le mélange thriller/post-apo m’avait sans doute attiré, et je n’imaginais pas que cette seconde partie serait si prégnante. Le truc, c’est qu’on n’est pas vraiment dans du « post » apo. Au contraire, on est en plein dedans. Mais je dois dire que La pierre jaune est un bon roman, percutant et glaçant de réalisme. Il n’y a qu’un seul reproche que je pourrais lui faire, c’est que le problème très sérieux des biens de première nécessité (vivres, eau, bois de chauffage) qui se pose à nos survivalistes semble avoir été oublié sur la fin. Si vous aimez ce genre et que le sujet vous intéresse, je ne peux que vous le conseiller. Malgré tout, je n’ai pas aimé ma lecture : c’était bien trop glauque pour moi !

Roman publié aux éditions Folio (SF)

Et si le sujet du nucléaire français vous intéresse, je vous conseille également la très bonne BD documentaire, Cent mille ans : Bure ou le scandale enfoui des déchets nucléaires de Cécile Guillard, Pierre Bonneau et Gaspard D’Allens. Elle explique très bien le très fort engagement de l’état français dans le nucléaire et le lobby important dont il est l’objet.

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