Une année à la découverte des mirages et des merveilles de la cité sélène, joyau de l’âme slave arraché à la Terre, entre les mains d’un duc au destin défiant le cours du temps. Une année où croiser dans ses rues Marie Curie, l’archiduc François-Ferdinand ou Howard Carter, mais aussi humbles ouvriers, voleur volubile ou automates au cœur de cuivre. Entre ruines lunaires à explorer, un championnat du monde d’échecs à préparer ou des complots à déjouer… Les canaux ambrés de la ville n’ont pas fini de vous dévoiler ses secrets !
Avis : Emmanuel Chastellière a choisi de revenir dans sa célèbre cité lunaire, Célestopol. Et j’ai eu envie de faire le voyage avec lui ! Non pas après les évènements qui ont clos le 1er recueil, mais avant, et plus particulièrement en l’année 1922. Les 2 ouvrages peuvent donc se lire de manière totalement indépendante l’un de l’autre.
Ce nouveau fix-up se lit comme un roman, celui d’une ville étrange et fantasmagorique, capable de la plus pure beauté comme de la plus grande cruauté. À travers le dédale de ses rues et de ses canaux, Célestopol 1922 nous conte le destin de ses habitants, gens du commun et puissants. Personnage à part entière tant son aura rayonne, ce fleuron de l’empire russe englobe dans sa coupole de verre une vie grouillante de passions, entre science et magie, où les automates ne sont pas les plus inhumains.
Les personnages sont croqués avec justesse, quelques lignes suffisent pour qu’ils prennent corps et vie sous nos yeux, et nous attachent à leurs pas. On retrouve en outre certaines têtes connues comme le duo de mercenaires Arnrún et Wojtek, le peintre Elöd, et bien sûr le duc Nikolaï qui, malgré ces 13 nouveaux textes, reste un mystère… J’ai personnellement un faible pour Ajax, le majordome et bras droit du duc.
Mais que ce soit sur la Lune ou sur Terre, l’homme ne se refait pas, toujours prêt à exploiter son prochain. Lutte ouvrière ou exploitation sexuelle, il ne fait pas toujours bon vivre dans les rues de la cité sélène malgré ses formidables progrès technologiques. Emmanuel Chastellière n’oublie pas non plus la cause des femmes, et on a même droit à une nouvelle féministe 🙂
Célestopol 1922 est une uchronie totalement dépaysante, un kaléidoscope de couleurs douces-amères. J’ai aimé tous les textes – seul le dernier m’a laissé un peu en marge – mais mes préférés ont été Mon rossignol et Katarzyna qui m’a littéralement retourné la tête.
Qui n’avait pas envie de découvrir de nouvelles histoires, de nouvelles vies, simplement en posant un livre pour en prendre un autre dans un bal sans fin de mots !
Roman publié aux éditions de L’homme sans nom