Célestopol, la cité lunaire, la perle de l’Empire Russe, la ville de toutes les démesures, où toutes les technologies de ce XXème siècle naissant se combinent pour créer la métropole ultime. Célestopol, où à chaque coin de rue, la magnificence de ses merveilles architecturales rivalise avec l’éblouissement que provoquent ses automates affectés à mille et une tâches. Célestopol et ses canaux de sélénium dont la brume mordorée baigne en permanence la lumière des réverbères. Célestopol, la ville sous dôme, le défi ultime de l’humanité lancé aux étoiles. Célestopol la rebelle, l’insoumise. Célestopol, où chaque habitant porte en lui une colère, un amour, une tristesse, une vengeance. Célestopol et son duc extravagant, aux pouvoirs sans limites, dont la simple présence est une insulte adressée à chaque instant à l’autorité de la Tsarine. Célestopol, en quête de liberté et d’émancipation, loin d’une Terre qui menace de sombrer dans les flammes. Célestopol, la ville qui a arraché un peu de l’âme de toutes les Russies et l’a posé sur la Lune.
Avis : Bienvenue à Célestopol, la majestueuse cité lunaire où le duc Nikolai règne en maître. À Célestopol, on vient pour se perdre, oublier, recommencer ou devenir riche… avec plus ou moins de succès. Car malgré la beauté de ses canaux, ses automates et sa technologie avancée, à Célestopol comme ailleurs, les puissants tiennent le haut du pavé, et la misère reste la misère, même dans un décor sensationnel.
Dans ces 15 récits, Emmanuel Chastellière nous invite à découvrir la beauté et la noirceur de son monde. On navigue de régates en barrages, d’opéra en bas-fonds, de maisons closes au palais ducal. Il mélange plusieurs styles, récits d’aventures, fantastique, mystère, horreur… Mes textes préférés ont été ceux qui avaient un côté plus introspectif et qui pouvaient parfois se construire principalement autour d’un monologue comme Les lumières de la ville ou Le boudoir des âmes, ou, bien que dans un genre encore un peu différent, Convoi.
Chaque nouvelle est indépendante mais certaines se font écho ou ont des personnages en communs. Le plus notable d’entre eux étant bien sûr, ce duc omniprésent, tout puissant et sur lequel même le temps ne semble pas avoir de prise. Tour à tour charmeur et glacial, il est difficile de le situer. Impitoyable, il travaille à la grandeur de Célestopol, et au travers, à la sienne propre.
J’ai regretté quelques maladresses dans certains textes, qui venaient casser l’harmonie. C’est particulièrement frappant dans la première nouvelle, Face cachée, et son deus ex machina, un peu trop opportun et sa fin trop abrupte. En revanche, celle qui est réussie de fin, c’est celle du recueil lui-même. Inattendue, et pourtant si logique, j’en ai apprécié toute l’ironie.
Recueil publié aux éditions de l’Instant
Lire les premières pages de Célestopol
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