Les plus qu’Humains / Theodore Sturgeon

Les plus qu’Humains / Theodore Sturgeon

couverture du roman les plus qu'humains de theodore sturgeonPour Tousseul, idiot congénital et analphabète, la vie n’est qu’une fuite éperdue loin du regard des hommes. Il ne s’arrête que pour mendier ou dérober de la nourriture, avant de trouver un jour refuge au cœur de la forêt. C’est là qu’il va construire la plus étonnante famille qu’on puisse imaginer, avec un groupe d’enfants aux dons étranges. Autant de personnalités que rien ne destinait à se rencontrer, mais qui ensemble forment les « plus qu’humains », une entité presque parfaite d’un ordre supérieur…

Avis : Les plus qu’humains est pour moi un peu inclassable car je n’ai pas lu beaucoup de SF ou de fantastique, et particulièrement de textes aussi anciens (1953). Theodore Sturgeon est un orfèvre des mots et des pensées humaines. Il rend la psychologie logique et facile. Dans ce livre, il part du postulat de la création d’un Gelstat, c’est à dire un ensemble qui n’est pas une juxtaposition, mais bien une communion des plusieurs entités pour le bien de tous. Ce Gelstat est constitué à partir d’humains.

Plusieurs personnages (l’idiot, Gerry, Hip, Janie, Bonnie et Beanie) vont faire partie de ce Gelstat qui est présenté comme une avancée dans l’évolution de la société. Il y a d’autres personnages, qui ne font pas partie du Gesltat mais font progresser cet ensemble, soit de manière brutale et en opposition (Mr Kew, Wima, Docteur Barrows, le concièrge…), soit de manière positive (Alicia Kew, Miriam…). Il y est question du lien, de l’élan, du contact ou de l’appel que reçoivent les protagonistes du futur Gelstat… et il n’est pas question dans Les plus qu’humains de connectivité ou de like sur son compte facebook, mais bien de ce qui fait de nous des humains, du monde animal, avec notre instinct et nos pensées propres.

C’est beau, c’est relativement doux (même s’il y a des coups et des violences, comme ce père qui « malignifie » tout contact entre humains) et j’ai trouvé ça drôle (ou bien marqueté) que ce genre de livre soit réédité alors que des titres comme M, le bord de l’abîme abordent les mêmes questions de la place de l’homme dans nos sociétés bien que dans une approche radicalement différente.

Je me suis un peu pris la tête au début de ce livre mais très vite, les personnages m’ont pris par la main et m’ont montré la beauté des pensées, la violence de nos émotions mais leur puissance créatrice aussi. Il y a de la fantasy car le Gestalt a des humains doués de super pouvoirs (invisibilité, intelligence ultra développée, télékinésie…) qui les mettent parfois au ban de la société. C’est bouleversant de nostalgie, mais aussi de réminiscences et de mondialisation, dans le sens de commun à tous, pas dans le sens « container dans tous les sens »…

Si ce livre est inclassable, il n’en reste pas moins à lire et à relire car il porte en lui une sagesse et une modernité, qui j’espère n’en feront pas une Cassandre qui sait, mais que personne n’écoute…

Roman publié aux éditions J’ai lu (SF) – Traduit de l’anglais (Etats-unis) par Michel Chrestien, traduction révisée par Pierre-Paul Durastanti

 

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