À corps perdus / Céline de Roany

À corps perdus / Céline de Roany

couverture du roman À corps perdus de Céline de Roany

Céleste Ibar, tome 3

« L’adolescence est le temps où il faut choisir entre vivre et mourir », dit Hafid Aggoune.
Augustin Koperra a-t-il vraiment choisi ? Il avait quinze ans, une famille aimante, une petite amie, des copains et un avenir. Prodige du football nantais, on lui promettait un destin fulgurant, à la Kylian Mbappé. C’est pourtant son corps qu’on retrouve encastré dans une écluse non loin de Nantes, battu à mort et le visage lacéré.
Qui a-t-on voulu tuer ? Le jeune surdoué, dédié à sa passion, le petit amoureux ennuyeux, le cyberharceleur, le gamin gâté qui jouait à être parfait ?
Céleste Ibar, de retour à la PJ de Nantes après trois années de mise à pied pour une accusation dont elle a été blanchie, et Ithri Maksen, son bras droit, affrontent des familles déterminées à assurer le meilleur pour leurs enfants. Entre réseaux sociaux et secrets honteux, leur chemin est pavé d’un enfer juvénile dont personne ne sortira indemne.

Avis : Quel plaisir de retrouver Céleste Ibar, l’enquêtrice dure à cuir que j’avais adoré dans Les beaux mensonges et De si bonnes mères. J’ai toutefois été surprise de voir que nous avions fait un bon dans le temps, et totalement sauté le procès de Céleste. En même temps, j’imagine que c’est logique : comment mener une enquête, officielle en tout cas, lorsqu’on est soi-même accusé de meurtre ?

C’est donc une Céleste blanchie qui nous revient, juste à temps pour la découverte du corps de Gus Koperra, un adolescent de 15 ans, star du football nantais, que tout le monde aimait. Tout le monde, vraiment ? Vu l’état dans lequel le garçon a été retrouvé, Céleste et son fidèle adjoint Ithri (qui a pris de l’assurance !), éprouvent de gros doutes ! Comme souvent dans les microcosmes, on ne nous dit pas tout, et chacun avait ses petites secrets. Des plus tristes aux plus vils…

C’est à nouveau les personnages que Céline de Roany met au coeur de son roman. Les affres de l’adolescence et les apparences qu’il semble si important de maintenir, la peur du jugement des autres, et les difficultés à s’accepter soi-même, parfois si différent de celui ou celle qu’on rêverait d’être. Les bêtises qui deviennent méchancetés, les paroles en l’air dont seul le fiel atteint sa cible. Et l’entité de la famille, qui vous aime, qui vous protège. Ou qui vous dévore de l’intérieur. Avec A corps perdus, l’autrice aborde avec justesse des thématiques fortes comme l’homophobie, le danger des réseaux sociaux, l’exigence du sport à haut niveau. Et d’autres dont je ne peux parler ici sans faire un spoil de la mort qui tue mais sachez que ça risque de choquer les âmes sensibles.

Le récit est parfaitement mené comme à chaque fois. Jamais on ne s’ennuie, les personnages sont intéressants et très bien dessinés. A corps perdus est un bon tome, mais c’est malgré tout celui que j’ai le moins aimé jusqu’à présent. Sans doute car j’ai deviné les 2 twists importants du roman avant qu’ils ne se produisent, mais surtout parce je n’aime pas qu’on m’offre la résolution sur un plateau. On ne sait pas vraiment comment Céleste a compris qui était le coupable, on a juste les flashbacks du soir fatal des points de vues des 2 principaux impliqués.  Et puis, il m’a manqué mon prologue percutant

À corps perdus de Céline de Roany est un roman publié aux éditions Les Presses de la cité

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