Les beaux mensonges / Céline de Roany

Les beaux mensonges / Céline de Roany

couverture du roman Les beaux mensonges de Céline de Roany

Céleste Ibar, Tome 1

Céleste Ibar a dû quitter Paris et la BRI, où elle a passé dix ans, après une agression d’une brutalité extrême. Encore meurtrie, portant sur son visage les stigmates de sa séquestration, elle tente de retrouver une vie sereine. A peine nommée capitaine de police à la PJ de Nantes, où elle ne se sent pas la bienvenue, on l’envoie constater le suicide d’une riche
industrielle. Une affaire banale.
Mais l’enquête se révèle terriblement troublante. Qui se cachait derrière la si respectable Anne Arnotte ? Céleste va déterrer un à un des secrets profondément enfouis, de ceux qui continuent de hanter les vivants. Et découvrira la part très obscure d’un monde où les apparences règnent, où les apparences tuent.

Avis : Les beaux mensonges commence fort, avant même que le roman en lui-même ne démarre, puisque Céline de Roany a choisi de l’introduire avec en épigraphe, une citation de Virginie Despentes, tirée de King kong théorie. Cela met tout de suite dans l’ambiance et annonce la couleur : ici, il sera question de violences faites aux femmes et de viol. Soyez prévenus !

Et très vite, le prologue, d’une violence inouïe, alors que rien n’est totalement explicite, vient confirmer ce sentiment. Heureusement, la suite nous permet de souffler. Nous y rencontrons Céleste Ibarbengoetxea qui, avant même de prendre son nouveau poste à la PJ de Nantes, se fait remarquer auprès de sa hiérarchie, en s’interposant devant un homme en train de frapper sa femme et en n’hésitant pas à l’arrêter même lorsqu’elle découvre qu’il s’agit de l’un de ses collègues. Ce qui, moi me l’a rendue tout de suite sympathique !

Pour la punir, son chef l’envoie constater un suicide, une mission bien en dessous de son grade et de son expérience, et lui adjoint l’autre mouton noir de la brigade, Ithri Maksen. Seulement voilà, le suicide de la respectable Anne Arnotte, figure locale de la ville, apparaît vite comme très improbable à l’inspectrice. Son enquête va bousculer les notables Nantais, et mettre le feu aux poudres de la commune, car Anne Arnotte était non seulement respectée, mais aussi très aimée pour son investissement dans les bonnes œuvres.

Roman choral, Les beaux mensonges nous entraîne sans jamais faiblir. Si le personnage de Céleste est celui qu’on suit le plus, chaque protagoniste de cette histoire ou presque va avoir droit au moins 1 fois à son chapitre – même la victime ! Avec son héroïne, Céline de Roany, dessine le portrait d’une femme forte qui ne se laisse arrêter ni par le jugement des autres, ni par ses propres traumatismes. Droite dans ses bottes, elle forme une équipe efficace avec Ithri. C’est un plaisir de les suivre, mais tous les personnages sont bien dessinés. J’ai notamment trouvés ceux d’Anne et Jeanne particulièrement vecteurs d’empathie et d’indignation.

Les beaux mensonges est un très bon polar qui porte un regard acéré sur les violences faites aux femmes et le peu de cas qui en est généralement fait, par les forces de l’ordre ou la famille. Percutant ! Je serai sans aucun doute au rendez-vous pour la 2e enquête de Céleste Ibar !

Tout ce qui va arriver, je l’ai voulu, je l’ai choisi, et l’idée me ferait presque défaillir. Je n’ai pas de doute.

Roman publié aux éditions Les presses de la cité

logo challenge dames en noir 3e edition

0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notifier de
guest
15 Commentaires
le plus ancien
le plus récent le plus populaire
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires
15
0
Participez à la vie du blog en laissant un commentaire :)x