Angelica Henley, Tome 1
Lorsque des morceaux de cadavres sont retrouvés sur les rives de la Tamise, l’inspectrice Anjelica Henley pense immédiatement à Peter Olivier, alias l’Equarrisseur, emprisonné à vie pour avoir démembré ses septvictimes. Elle l’a elle-même mis derrière les barreaux et en a payé le prix : poignardée, elle a failli y laisser la vie et a passé de longs mois ennuyeux derrière un bureau.
De nouveau sur le terrain, elle cherche à retrouver ce copycat dont les motivations sont opaques. Et le choix des victimes, incompréhensible. Mais rapidement, Henley comprend que ce tueur lui adresse des messages tout à fait personnels. Pour l’arrêter, Henley doit affronter ses propres démons et revivre en plus intense ce qu’elle a déjà éprouvé avec l’Equarrisseur.
Avis : Je vais suivre avec attention cette autrice. En effet, Nadine Matheson a un style percutant, un rythme prenant et des personnages fort intéressants, notamment par leur diversité.
Ainsi, l’héroïne de ce roman, Anjelica Henley, est inspectrice détective alors qu’elle est noire. Elle est aussi une victime de l’Équarrisseur, Peter Olivier de son petit nom. Il y a 3 ans environ, il a failli lui faire la peau. Mais elle l’a mis derrière les barreaux pour de bon. Et il ne lui en reste que son SSPT (syndrome de stress post traumatique) et des cicatrices au ventre. Mais n’oublions pas sa fille, Emma, car elle était enceinte sans le savoir à l’époque.
Elle fait équipe au sein de la SCU (unité des serial killer) avec Paul Stanford, son « frère » qui est gay. Leur patron est Stephen Pellacia, qui a remplacé Rhimes, quand celui-ci s’est suicidé laissant le groupe en loque. Ils ont un stagiaire en ce moment : Salim Ramouter qui est d’origine indienne. Roxanne Eastford, Ezra (l’ancien détenu, crack en informatique), et Joanna (leur administratrice qui connait tout sur tout le monde) complètent l’équipe. Autant dire une pub Benetton… si on rajoute l’asiatique Linh Choi qui est la pathologiste en chef.
Mais tout ceci colle bien avec l’air du temps et n’éclipse pas le problème qu’ils ont tous sur les bras : des bouts de corps ont été retrouvés au bord de la Tamise. Sur un modus operandi calqué sur celui de l’Équarrisseur alors qu’il est toujours en prison. Est-ce un copycat ? Est-ce une « commande » de l’équarrisseur ? Comment empêcher que cela continue ? La course poursuite contre la montre est lancée.
Sans parler des problèmes de couple, de tromperie, de rivalité au sein des services de Police, et de corruption dans la Police ou ailleurs.
Tout en étant prenant et même haletant, ce livre est profond. Une foule de questionnements s’y bouscule en filigrane : être noir(e) et dans la police, être une femme dans la société, être une mère/un père avec ce boulot si malsain et chronophage, être amoureux.se…
Il y a la bonne dose de rebondissements plausibles (un ne l’est carrément pas !!!!), le bon mélange d’émotion et de violence, les bons rapports de force entre collègues ou services ou supérieurs hiérarchiques, le bon bizutage du stagiaire… et la découverte d’un bon mot : l’hybristophilie. Je vous laisse le plaisir de découvrir par vous-même ce qu’il signifie 😉
Bref, L’équarrisseur est un polar mouvementé, original dans ses personnages et plaisant. La suite, please 😉
Roman publié aux éditions du Seuil (Cadre noir) – Traduit de l’Anglais par Michel Pagel