Les maîtres enlumineurs, Tome 2
Une des quatre maisons marchandes de Tevanne est tombée. Sancia Grado et ses associés ont non seulement changé l’histoire de la cité, ils ont aussi créé Interfonderies dans le but de démocratiser l’art magique de l’enluminure. Mais la jeune entreprise a beau accomplir des prouesses, celles-ci ne suffisent pas à la maintenir à flots. La concurrence est rude, et les grandes maisons marchandes de Tevanne sont prêtes à tout pour écraser Sancia et l’idéal qu’elle représente.
C’est alors qu’une ancienne puissance vogue en direction de Tevanne : un hiérophante. Un adversaire qui connaît et maîtrise l’enluminure mieux que personne, fasciné en outre par Sancia et ses pouvoirs. Pour survivre à cette menace et sauver ceux qu’elle aime, la jeune femme devra percer le secret le mieux gardé de l’univers, : celui des origines de l’enluminure.
Avis : Je m’étais vraiment bien amusée avec le premier tome de cette série. Les maîtres enlumineurs proposait non seulement une magie originale, et une aventure épique, mais il était aussi très drôle. J’avais donc hâte de découvrir la suite des aventures de Sancia, Clef, Gregor, Bérénice et Orso.
Et là, première surprise : pendant que moi je faisais autre chose de ma vie, eux aussi ! 3 années se sont écoulées, et les actions de notre fine équipe ont inspiré les autres maîtres enlumineurs de Tevanne : à leur image, beaucoup ont pris leur indépendance. Nous les retrouvons donc fort occupés à renverser, sans en avoir l’air, le pouvoir de la cité. Mais ça, c’était avant que Valeria les avertisse d’un danger imminent : le retour du hiérophante. Et pas n’importe lequel, mais le premier d’entre eux, celui qui serait à l’origine de l’emprisonnement de Clef…
Autant dire que l’heure est grave et que l’humeur n’est pas à la rigolade ! Et c’est là que se situe la deuxième surprise : le ton du récit est radicalement différent. Exit l’humour (ce qui m’a le plus manqué personnellement) et le côté aventure du premier tome. Les enjeux sont décuplés, et l’affaire devient – mortellement – sérieuse. Crasedes est doté de pouvoirs phénoménaux et il menace tout ce que Sancia et ses amis tentent de construire. Pis, il menace la liberté et le libre arbitre même des hommes.
Ce qui permet à Robert Jackson Bennett de développer encore son système de magie. On en avait eu quelques aperçus dans le tome 1, mais la magie hiérophantique, si elle accorde de formidables pouvoirs, a aussi un coût très élevé. L’ambiance est donc résolument sombre, et les combats sanglants. Les personnages auront besoin de toute leur ingéniosité pour espérer faire face. J’ai d’ailleurs ri, car impossible de ne pas penser à Andrea Cort. Si vous lisez les 2, vous comprendrez !
Bien que différent du premier, Le retour du hiérophante est un bon roman de fantasy. L’auteur développe des idées intéressantes et n’a pas peur de maltraiter ses personnages… Soyez prévenus : l’enfer est pavé de bonnes intentions !
Roman publié aux éditions Albin Michel (Imaginaire) – Traduit par Laurent Philibert-Caillat