Le temps des ombres, tome 2
1420. Royaume de France. La guerre de Cent Ans bat son plein. Depuis la signature du traité de Troyes, l’envahisseur anglais, avec la complicité de son allié bourguignon, s’est rendu maître de Paris et de la moitié nord du royaume. C’est dans ce contexte que Kalas, Eléonore et Godefroy se mettent au service du dauphin Charles pour l’aider à reconquérir son royaume perdu. Sous la protection de la belle-mère du dauphin, la puissante Yolande d’Aragon, ces derniers se voient confier le commandement d’une compagnie de mercenaires avec pour mission de saper le moral de l’occupant et de redonner espoir au peuple de France. Mais à la Cour de France, l’arrivée des Miasmatiques est loin de faire l’unanimité et certains aimeraient voir leur influence disparaître, quitte à forcer le destin… et à entraîner la chute du royaume.
Avis : Afin de respecter les voeux de Bertrame, Kalas, Eléonore et leur ami Godefroy rejoignent le dauphin, futur Charles VII, à Anjou. Ils lui proposent de mettre leurs bras et leurs pouvoirs à son service dans sa guerre contre l’Angleterre. Pour cela, ils se voient confier le commandement d’une troupe.
Alors que La revanche de la perfide Albion, était dédié à la découverte du miasme, qui octroie à son porteur les pouvoirs de la nature, à l’introduction des personnages et aux enjeux de la guerre, La compagnie du Loup Gris entre cette fois de plein pied dans la guerre de cent ans : stratégies, siège et batailles sont au rendez-vous. Ce qui signifie du sang. Beaucoup, beaucoup de sang. Et de la torture aussi. Soyez prévenus ! Jonathan Cajet ne nous illusionne pas avec une prétendue guerre « propre », la fourberie et l’horreur font leur lit dans ce genre d’environnement délétère, et même ses héros n’hésitent pas à se salir les mains.
Je dois dire que j’ai trouvé ce tome un peu moins prenant que le premier. En cause, justement, ces nombreuses batailles. Comme je le dis, à chaque fois, ce n’est pas ce qui me passionne le plus. Je préfère les complots 😉 Et il y en a aussi, mais ils ne sont pas autant mis en avant. Toutefois, je ne me suis pas ennuyée pour autant, le récit étant bien équilibré entre les combats et les moments plus réflexifs.
De plus, l’auteur développe une jolie galerie de personnages qui humanise le récit ; même si j’avoue, j’ai trouvé la romance un peu trop mièvre à mon goût. En plus de ceux connus, il introduit aussi bien des figures historiques telles que Yolande d’Aragon dont son petit-fils, Louis XI, dira d’elle qu’elle avait « un cœur d’homme dans un corps de femme »* (oui, ce n’est pas le sexisme qui l’étouffait), que des inconnus forgés de toute pièce pour les besoins du récit. Je pense notamment à la petite équipe membre de la compagnie du Loup Gris, leurs plaisanteries qui venaient alléger l’atmosphère et bien sûr, les chansons toujours très inspirées de Gaylord.
Rendez-vous pris pour le tome 3, où nous verrons l’arrivée d’un personnage très connu de notre histoire, devenu mythique et qui a eu son lot d’adaptation et réécriture… Vous devinez lequel ?
La Compagnie du Loup Gris de Jonathan Cajet est un roman publié aux éditions Le Lys Bleu
*Guerre de Cent Ans : Yolande d’Aragon, la femme derrière le sacre du roi Charles VII