Un homme constate que des objets disparaissent mystérieusement de son nouvel appartement, ce qui le conduit à une obsession de plus en plus irrationnelle à l’égard de son voisin ; un cinéaste est prêt à tout pour obtenir le silence qu’il recherche pour sa scène finale ; un thérapeute commence, de manière impossible, à apparaître tard dans la nuit dans la chambre d’un patient troublé.
Avis : L’année dernière, je m’étais régalée avec Immobilité et la plume si originale de Brian Evenson. Alors, lorsque j’ai vu sa nouvelle sortie, Comptine pour la dissolution du monde, j’ai facilement cédé à mon envie de sauter dessus, et… je ne l’ai pas regretté !!
Cette fois, ce n’est pas à un roman de science fiction que nous avons affaire, mais à un recueil de nouvelles dont la plupart appartiennent au registre du fantastique ou de l’horreur – même si on trouve d’autres genre comme le polar, le post-apo, la sf, ou même l’humour (très original Avertissements de contenu sensible). Je ne lis peut-être pas assez souvent de fantastique pour être vraiment juge en la matière, mais j’ai vraiment eu l’impression de me retrouver plongée dans l’ambiance des récits du début du siècle dernier. Et j’ai adoré ça !
Certains textes ne font que 2 pages, d’autres une vingtaine, mais tous m’ont emportée dans leur univers. Brian Evenson parvient parfaitement, à chaque fois, à poser une ambiance, à insinuer le trouble dans le coeur de son personnage avec une telle justesse qu’on y croit sans hésiter. Dans chaque récit, il interroge les limites et les frontières, celles des corps, de la matière, de la réalité ou de la folie… Sa prose est simple, mais percutante. Et malgré le titre, plutôt mélancolique, je n’ai pas du tout trouvé le recueil déprimant ou pessimiste.
C’est donc encore une fois une réussite, pour moi ! Il va vraiment falloir que je me penche sur sa bibliographie de plus près !
Comptine pour la dissolution du monde de Brian Evenson est un recueil de nouvelles publié aux éditions Rivages (Imaginaire) – Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jonathan Baillehache
Prix Shirley Jackson 2019 et World Fantasy du meilleur recueil de nouvelles 2020