1995. Kurt Cobain a disparu depuis peu. Henri est un lycéen solitaire qui fait le désespoir de ses parents. Il faut dire que chez les Morval le savoir est tradition. Agrégés, maîtres de conférence, académiciens, on est érudit de père en fils depuis des générations. Henri, lui, n’a aucun intérêt pour les études. Ses seules passions sont le cinéma d’épouvante et le rock. Il rêve de devenir un grand réalisateur de films d’horreur, plus célèbre que John Carpenter et Wes Craven réunis. Pour éprouver ses scénarios macabres, il se plaît à piéger Isaac, son jumeau, dans des scènes dignes des cauchemars les plus terrifiants. Mais un soir en rentrant du lycée, l’adolescent est lui-même confronté à la véritable horreur. Il est victime d’une embuscade au détour d’une rue obscure, attaqué par des enfants aux yeux noirs qui cherchent à le capturer. Débute alors sa sombre aventure…
Avis : Henri et Isaac sont de vrais jumeaux. Seule la tache de naissance sous l’œil d’Henri les distingue… physiquement ! Leurs caractères sont, eux, on ne peut plus différents. Henri est l’artiste de la famille Morval. Donc autant dire un moins que rien… Il va vivre une fantastique expérience hors norme et tellement proche de sa passion : les monstres ! Alors OK, ça va le secouer mais… ce n’est pas tout, loin de là.
Et pour en savoir plus, il vous faudra lire Les yeux nuit, ce puissant roman initiatique et fantastique. Et pour essayer de vous convaincre (encore plus que ma petite tentative du paragraphe précédent), voici ce qui m’a vraiment plu dans ce roman de José Carli, dont j’ai également envie de lire l’autre roman datant de 2022, Soline et le monde des rêves abandonnés. L’auteur dresse des portraits très intéressants et authentiques de ses personnages. Autant les adultes que les ados sont bien dépeints. Sans caricature et avec toutes les palettes d’émotions et de caractères. Tout comme les personnages sont bien décrits, l’histoire est superbement bien ficelée, le rythme est prenant, voire trépidant, mais il y a aussi beaucoup d’introspection et de psychologie dans son intrigue.
De plus, l’univers des Yeux Nuit est simple mais pas simpliste. Il répond à un besoin qu’avaient tous ces jeunes : de sécurité, d’entre soi et de reconnaissance autant dans leur genre, que leur amour, que leurs envies et leurs idées. C’est ça grandir et ce livre souligne de façon intelligente tous les types d’inadéquation entre les souhaits et le regard des parents et ceux de leurs enfants. Il est aussi questions de parents totalement défaillants voire criminels. Le fantastique est un excellent trait d’union pour relier le monde manichéen des ados avec celui plus nuancé des adultes. Enfin, ce roman n’est pas édulcoré sans non plus être gore, donc il peut être lu par des jeunes ados mais ne paraîtra pas fade aux adultes qui lisent des « horreurs ». Malgré, les scènes avec des monstres et le suspense et la tension qui en découlent, ce n’est pas too much.
Si avec tout ça, vous n’avez pas envie de lire Les Yeux Nuit… et bien je continuerai quand même à vous donner mon avis en écrivant des chroniques !!!!
Les yeux nuit de José Carli est un roman publié aux éditions Berlya.