A la fin du XXIe siècle, dans une grande ville de province, une jeune femme et son compagnon viennent malgré les crises à répétition, de donner naissance à un enfant. Un jour, le réseau électrique français s’effondre et une émeute plus violente que les autres éclate. Le jeune père ne rentre pas chez lui. Pour sa compagne, l’angoisse va grandissant.
Trois générations plus tard, dans un monde où toute technologie avancée a disparu, un petit groupe de gens a trouvé un abri de fortune dans une maison campagnarde qui a échappé à la destruction. Pas pour longtemps. Des pillards vont bientôt l’incendier et les survivants vont devoir fuir sur les routes avec leur carriole et leur cheval. Commence une épopée proche du western, où chaque jour l’enjeu est de survivre…
Avis : Nous y voici. Le monde tel qu’il pourrait advenir en 3 générations. En totale déliquescence. Où des groupuscules plus ou moins évolués et organisés survivent. Des groupuscules armés et violents. Des groupuscules pacifistes et armés. Des Groupuscules utopiques. Des familles au sens large du terme, en errance entre ces différents îlots.
J’ai bien dit : SURVIVRE, pas vivre hein, ce serait trop beau !
Il y a Rebecca et son compagnon Martin, qui viennent d’avoir une petite fille, en 2050 environ quand l’électricité s’arrête… et ne reprendra peut être pas ! Il y avait bien déjà eu des soulèvements en 2034 et un grand Black out de 2048… mais là, c’est une pandémie qui finit d’achever l’ordre mondial !
J’étais là quand tout a vraiment commencé à finir.
Il y a également, Nour et sa fille Clara qui vivent en famille élargie avec Marceau et son fils Léo. Leurs vies paraissent encore plus précaires, et des grands malheurs leurs sont déjà arrivés.
Tu comprends avant les mots, tu ressens les tremblements dans l’air .
Et enfin, une certaine Alice. Qui se trouve dans une communauté religieuse, Le Domaine, qui rafle alentour et utilise les femmes pour les travaux agricoles et avoir des enfants.
La croix frappée du croissant pend sur leur poitrine.
Rebecca/Alice/Nour/Clara. Ces 4 femmes sont liées. Comment et pourquoi, c’est l’histoire que nous conte Hervé Le Corre dans Qui après nous vivrez. Et c’est un conte très dur. Et vibrant. Et c’est beau. Autant la belle langue de cet auteur que l’humanité qu’il décrit.
Il y a énormément d’horreurs et de tristesse dû à la perte des êtres chers, la violence quotidienne pour certain(e)s, la peur et les souvenirs traumatisants. Mais avec son écriture élégante et une histoire très prenante où l’on doit s’accrocher pour faire le lien entre les différentes époques et groupuscules, Hervé Le Corre réussit un roman d’anticipation glaçant mais offrant tout de même un petit espoir et montrant le courage possible des êtres humains
Seul bémol, les viols à répétitions, que des femmes… évidemment (?).
Malgré des histoires sombres et hautement traumatisantes, chaque génération montre une capacité à rebondir et le suspense est intense jusqu’au bout. Ne cherchez pas un renouveau du genre, mais une profonde réflexion sur les travers et les beautés humaines et pourquoi pas, y lire un pense-bête pour faire évoluer nos actions présentes (moins polluantes et plus égalitaires).
Je lis du Hervé Le Corre les yeux fermés… enfin façon de parler !
Qui après nous vivrez de Hervé Le Corre est un roman publié aux éditions Rivages (Noir)