De retour sur Terre, Clay, l’unique survivant d’une funeste mission de trois ans sur Mars, fait l’objet de beaucoup d’interrogations. Atteint d’une amnésie post-traumatique, il peine à se souvenir des conditions de son improbable voyage. Alors que la Californie est en proie à une vague d’incendies, son destin tragique écorne le mythe de la colonisation martienne et effraie l’agence spatiale, laquelle voudrait nier sa responsabilité dans le fiasco pour continuer son programme.
Avis : J’ai eu une relation compliquée avec ce roman. Pourtant, entre L’occupation du ciel et moi ça avait plutôt bien commencé. Hélas, après les turbulences est venu le crash…
Pour cette histoire autour d’un futur cohérent où la colonisation de Mars est portée par de gros enjeux, tant financiers que sociétaux, Gil Bartholeyns a choisi comme représentant, Clay, un astronaute qui fait face au traumatisme d’être le seul survivant d’une mission « Benetton » sur la planète rouge. Pourquoi ? Comment ? C’est bien la question, car Clay ne garde aucuns souvenirs de ces derniers jours, ni de son improbable voyage de retour.
Et ce mystère est au départ très intrigant. L’auteur entretient savamment le mystère, tout en développant un personnage traumatisé, en proie au doute et à l’affliction d’avoir non seulement perdu ses camarades, mais aussi la femme qu’il aime. Il dessine comme une bulle autour de lui, qui le maintient dans une sorte de stupeur cotonneuse. Il y a peu de dialogues et d’interactions avec les autres protagonistes, tant le dialogue intérieur de Clay prend toute la place. En parallèle, le réchauffement climatique se manifeste dans une vague d’incendies d’une violence et d’une force encore jamais égalée, qui parcourt les États-Unis d’Est en Ouest (ou l’inverse, je ne sais plus).
Seulement voilà, au bout d’un moment de ce service, j’ai commencé à trouver le temps long, à m’impatienter d’un sursaut de l’histoire, quelque chose qui vienne bousculer cette fourmilière. Et à me dire que c’était vraisemblablement la même sempiternelle histoire du constructeur qui rogne sur les coûts et compte sur sa bonne étoile pour sauver ses miches – ou son argent, si celle-ci lui fait faux bond. Jusqu’à ce qu’il y ait en effet quelques vibrations dans la matrice, que Clay sorte de son apathie et décide de redevenir maître de son destin. Ce qui a relancé mon intérêt…
…Pour mieux m’écraser sur le final ! Car j’ai malheureusement terminé L’occupation du ciel sur une affreuse sensation de « Euh… sérieusement ? Tout ça pour ça ?!«
Ce jour-là, comme d’habitude, mon cœur s’est mis à cogner. Je pantelais sans décours, je suffoquais, pris de sueurs. Comme d’habitude, mais cette fois, j’ai su. Je me suis souvenu.
L’occupation du ciel de Gil Bartholeyns est un roman publié aux éditions Rivages (Imaginaire)