Tome 1
Des milliers d’objets artificiels se consument dans l’atmosphère de la Terre, et le vaisseau Thésée est armé dans le but de résoudre ce mystère. Ils sont cinq à son bord : Siri Keeton, au cerveau amputé inapte à l’empathie et au vécu émotionnel : l’observateur impartial de l’expédition. Isaac Szpindel, biologiste modifié pour être capable de s’interfacer aux machines. Susan James, linguiste schizophrène souffrant du syndrome de personnalités multiples – le Gang. Amanda Bates, militaire qui tient sous sa coupe une phalange de robots guerriers. Et Jukka Sarasti, leur commandant, homo vampiris ressuscitée par le génie génétique, hypersensible et prédateur ultime. Cinq être improbables mais complémentaires, embarqués dans un monstre d’acier pour percer le plus fabuleux des secrets.
Avis : Dans Vision aveugle, nous suivons 2 histoires du narrateur Siri Keeton : sa vie (de l’enfance au départ du vaisseau Thésée avec ses 4 co-équipiers) et son analyse de cette grande épopée intergalactique.
Nous sommes en 2082 lorsque des « lucioles » apparaissent dans le ciel : ce sont des prises de photos extra-terriennes. Un plan est esquissé et des équipes sont envoyées pour entrer en contact avec ces extra terrestres… far far away ! Entre diplomatie, réponse musclée ou prédation que va-t-il se passer ? Car l’équipe de Siri n’est pas neutre. Lui a été coupé de son empathie par une opération qui lui a enlevé la moitié de son cerveau. Amanda Bates est une militaire. Elle est pourtant assez pacifique et a déjà montré une certaine insubordination. Susan James a le CMN (complexe multi-noyau), aussi appelé de nos jours TPM (troubles de la personnalité multiple), elle est « schizo quoi ! Mais volontairement ! Et c’est la linguiste/ diplomate de ce groupe. Isaac Szpindel a eu lui aussi beaucoup de chirurgies pour pouvoir s’interfacer avec des machines travaillant sur la biologie et enfin leur commandant, Jukka Sarasti, le prédateur parfait (des humains ?), un vampire.
Dans le monde que dépeint Peter Watts, tout est dénaturé. Personne ou presque, n’est intouché par des remaniements psychologique, neurologique, corporel. La nature est, elle aussi, en souffrance. Une partie des hommes cherchent dans l’univers une réponse à leur problème. Il y a aussi ceux qui vont au « paradis » : téléchargement de leur psyché dans un méta-vers pour vivre sans corps.
Notre équipe de choc, va elle, rencontrer le « Rorschach » aux confins de l’univers. Est-ce un cocon d’extraterrestre ? Un extraterrestre lui-même ? Un embryon ? Une machine construite par les extraterrestres ? Ça va leur prendre plusieurs essais pour dialoguer, puis comprendre et bien sûr… je ne vous en dirais pas plus !
Vision aveugle est sorti pour la première fois en 2006 mais reste d’une actualité sidérante. Si on met de côté les extraterrestres qui, jusqu’à preuve du contraire, ne nous ont pas encore pris en photo ;) En plus d’être un beau travail éditorial (jolie couv’, pré et postface très intéressantes, 7 magnifiques dessins à différents endroits du livre…), un oxymore et le prix des lecteurs 2024, Vision aveugle fut pour moi, un uppercut… certes assez lent à se mettre en place mais très perturbant ensuite !
Il faut bien prendre conscience que ce livre est très difficile à lire. Des concepts allant de la physique quantique en passant par la philosophie, mais aussi biologie et psychologie, sont maniés comme ci c’était du petit lait. Et les 2 parties du récit (vie avant départ, et vie depuis le réveil de stase de Siri Keeton) s’entremêlent tout le long ; ce n’est pas fait pour nous aider !
Alors oui, c’est un space opéra grandiose. Avec beaucoup d’actions. Oui, Peter Watts pose des tas de questions existentielles ultra complexes mais très intéressantes. Oui, les personnages qui devraient nous épouvanter deviennent familiers et même touchants. Oui, il y a du suspense. Et oui, les ajouts éditoriaux sont top. Mais c’est vraiment difficile à lire. Il m’a fallu plus d’une semaine et demi , là où d’habitude, je n’en met qu’une demi !
Accrochez vous, ça calme !
Vision aveugle est un roman publié aux édition Le livre de poche – Traduit de l’anglais par Gilles Goullet.