Il fut un temps où cette ville était au centre du monde. Un temps où sa puissance se nourrissait du sang et du fer. Mais aujourd’hui elle n’est plus que rouille et elle attend la ruine. C’est un territoire parfait pour Willie Flambeaux et Randi Wade. Lui est agent de recouvrement, elle, détective. Mais lorsqu’une série de meurtres particulièrement atroces ensanglante cette ville qu’ils croyaient si bien connaitre, ce n’est plus dans le labyrinthe des rues qu’ils auront à mener l’enquête, mais dans les recoins les plus sombres de leurs propres passés. Là où se cachent leurs plus grandes peurs.
Avis : Pourtant pas récente (1989), Skin trade est une novella qui a du chien… loup ! On est a dans un monde où les loups-garous… oups !! pardon Willie, je veux bien sûr dire les lycanthropes, existent. Willie en est un. Pas Randi. Et seule une poignée savent la vérité. Pas Randi.
Cette ville autrefois prospère, n’est plus qu’un fatras pauvre en bas, et des manoirs décatis en haut. Là où vivent les 4 anciennes familles « posh » du coin : les Harmon, les Rochmont, Les Anders et les Flambeaux. Willie est un Flambeaux et c’est un sang mêlé mais lycanthrope quand même. Il est assez particulier car il a un vrai talent pour son métier, tout en essayant de léser le moins possible ses cibles lors des recouvrements. Randi n’a pas totalement suivi les traces de son policier de père, puisqu’elle est détective. Elle n’appartient pas aux riches familles ancestrales. Willie lui a mis le pied à l’étrier quand elle avait besoin d’argent. Il essaie aussi régulièrement de la mettre dans son lit !!! Les disparitions, les morts par morsure de « gros animaux » et autres meurtres à caractère étranges font remonter le passé et posent questions à Randi. Qui demande des infos autour d’elle et va réveiller les secrets mortels de la région.
Très moderne dans son écriture, le paysage urbain utilisé par George R.R. Martin n’en est pas moins vieillot avec sa Cadillac, ses manoirs plus ou moins hantés et un certain féodalisme de petite ville américaine. Cela amplifie la sensation de noirceur du polar. L’ambiance est glauque et fiévreuse. Les personnages, qui ne sont pas ce que l’on croit (tiens tiens !), sont légions et c’est tellement bon !
Il y a aussi beaucoup d’humour, plus ou moins noir. Ça nous aide à tenir le coup car sinon la tension, le sang et la noirceur nous déclencheraient des palpitations !!! Il y est aussi questions de personnages qui ont du poids. L’auteur a un vrai talent pour esquisser un portrait en quelques lignes. Cela viendrait-il de son amour pour le format « nouvelle » ?
C’est ce que nous explique la préface ultra documentée et passionnante d’Emmanuel Chastellière. Mais pas que ! Il y a aussi un teasing sur les Nightflyers de George R. R. Martin. L’édition de cette nouvelle est magnifique et magistrale, autant sur la forme que sur le fond !
Me voici donc, vous vantant une novella du grand maître George R.R. Martin, alors que c’est le premier livre que je lis de lui. J’avais bien aimé la série de Game of Thrones, mais apparemment elle n’est pas tout à fait équivalente à celle de sa saga livresque. Tout ça pour dire qu’il me reste de nombreuses choses à lire de cet auteur, et notamment ses nombreuses nouvelles, lui qui a commencé par ce genre avant de pondre des énormes pavés !!!
N’hésitez pas à me conseiller vos lectures préférées.
Skin trade de GRR Maertin est une novella publiée aux éditions ActuSF – Traduit par Annaïg Houesnard