Peuplé de meurtriers, d’artistes fous, de Saints Vivants, de calmars géants intelligents ou d’étranges créatures furtives semblables à des champignons, ce livre-univers d’un Rabelais qui aurait lu Nabokov, grotesque, tragique et parfois déchirant dessine un des plus beaux portraits de ville de la littérature moderne : Ambregris, métropole tentaculaire où toutes les folies trouvent refuge.
Avis : Je n’ai pas du tout, mais alors pas du tout accroché à ce délire totalement grotesque et peu marrant.
Pourtant il y a de quoi faire dans cette Cité des saints et des fous qu’est Ambregris, avec des personnages ubuesques ou totalement fous (quoi que… ?), une ville tentaculaire et tellement imaginative, des pamphlets dans la grande histoire, des opuscules vendus plus ou moins sous le manteau, des religions par milliers, un ministère de la presse fantasque, une Histoire fascinante qui remonte à des centaines d’années avec des Captanes, des Khalife, des Champigniens qui sont des créatures en forme de champignons vivants peut-être (?) sous terre , un festival apocalyptique : le festival du calamar d’eau douce d’une violence incroyable…
Jeff Vandermeer a de l’imagination à revendre, un côté totalement absurde mais qui est resté abscons pour moi. Il a pourtant énormément travaillé autant sur le fond (critique acérée de la religion, des gouvernements et gouvernants, des artistes, des scientifiques qui n’en sont pas…) que la forme (des images un peu partout dans le livre apportent une touche véridique et se voulant drôles, des notes de bas de pages assez drôles, elles…) mais les 736 pages m’ont paru le triple.
Seules 3 novellas m’ont plu : l’histoire de la famille Hoegbotton, la cage et l’échange. Probablement car moins longues et avec un rythme un peu moins lent.
Bref… je me suis sentie frustrée et un brin désespérée par cette Cité des saints et des fous que j’aurais tant voulu comprendre.
La cité des saints et des fous de Jeff Vandermeer est un roman publié aux éditions Le livre de poche – Traduit de l’anglais (États-Unis) par Gilles Goullet