Vendetta / Marie Corelli

Vendetta / Marie Corelli

couverture de Vendetta de Marie Corelli

1884. Alors qu’une épidémie de choléra frappe Naples, le comte Fabio Romani est déclaré mort et placé à la hâte dans le caveau familial. Par miracle, le jeune homme survit à la maladie et se réveille dans son cercueil. En s’extrayant du tombeau, il découvre un trésor inestimable, amassé là par le célèbre brigand Carmelo Neri ! Le bonheur de Fabio est complet : il a vaincu la maladie, assuré sa fortune, et il s’apprête à retrouver sa fiancée, la belle et douce Nina.
Le choc est donc terrible lorsque le comte découvre que son meilleur ami poursuit une liaison de longue date avec Nina, et qu’aucun d’eux ne pleure sa mort. Le coeur brisé, l’honneur bafoué, Fabio décide de prendre sa revanche…

Avis : L’intrigue, la couverture et la date d’écriture de ce roman (1886), un peu macabre, m’ont mis l’eau à la bouche.

Un comte napolitain, Fabio Romani, découvre à son réveil d’entre les morts que sa femme, Nina et son meilleur ami, Guido Ferrari, sont amants depuis bien avant sa « mort ». Le choléra ne l’ayant pas tué, il se retrouve dans un triste état car trompé, blanchi au niveau capillaire et le cœur brisé. Il va décider de se venger de ceux qui lui ont été infidèles et surtout l’ont déshonoré, d’où le titre, Vendetta.

Pour ma part, pourquoi ternirais-je le blason de ma famille avec un crime d’une affreuse banalité ? La vengeance d’un Romani doit se dérouler avec calme et assurance, après mûre réflexion – sans précipitation, ni fureur plébéienne, ni tapage efféminé, ni exaltation.

Il y a dans l’écriture de Marie Corelli, un suspense, une beauté et une capacité à nous plonger dans les machiavéliques aventures du comte avec tous les tenants et aboutissants des moeurs et coutumes de cette fin du 19ème en Italie. Elle parle aussi beaucoup des anglais. Sa peinture de la société de l’époque en général et des femmes en particulier sonne vraie car elle est totalement basée sur le patriarcat, la restauration de l’honneur et le lavage des affronts que les femmes font subir aux hommes. Je ne pense pas que l’autrice soit moderne, car elle assène des vérités et emploie nombre de stéréotypes pendant tout ce roman sans faire montre d’ironie du tout. Ou alors je l’ai loupé…

Vendetta fut un livre très intéressant, presque anthropologique et même s’il m’a aussi fait « saigner les yeux » de tant de louanges faites au patriarcat, son suspense et les histoires dans l’histoire m’ont permis de globalement l’apprécier. La vengeance du comte est sournoise, un peu macabre (on est souvent au cimetière, on parle de spiritisme et aussi beaucoup des défunts et de leurs passages à l’état décomposé et/ou plein de vers) et surtout on veut savoir si le comte ira au bout de son projet et d’ailleurs quel est-il ? C’est ce que la lecture de Vendetta vous apprendra au terme de multiples aléas, et d’une rigueur presque sans faille du comte.

Un joli moment lecture qui ne me laissera peut-être pas de souvenirs impérissables mais qui fut plein de belles phrases poétiques ainsi que d’un bon suspense et d’un aperçu des coutumes et pensées de l’époque.

Vendetta de Marie Corelli est un roman publié aux éditions Eyrolles – Traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par Sylvie Del Cotto

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