Les mystères de soeur Juana, tome 2
Don Carlos Sigüenza y Góngora a disparu. Il ne reste de lui qu’un chapeau couvert de sang retrouvé dans la cour du palais royal. Aidée de la novice Alina et de Matea, sa fidèle servante, soeur Juana mène à nouveau l’enquête. Retrouver Góngora lui permettra peut-être d’expier d’anciens péchés…
Mais quelqu’un semble décidé à ne pas laisser le génial astronome reparaître. Est-ce à cause de cette comète maléfique surgie dans le ciel il y a peu, et qui a causé une terreur sans nom dans les Amériques ? Ou des manuscrits hérétiques controversés que l’érudit était enfin parvenu à faire publier ?
À trop vouloir se mêler d’affaires qui les dépassent, les religieuses de San Jerónimo risquent de s’attirer les foudres des puissants… Qui a dit que la vie cléricale manquait de piquant ?
Avis : Retour au couvent de San Jerónimo ! Si Sœur Juana, Alina et Matea pensaient pouvoir reprendre une vie paisible après avoir identifié le meurtrier qui s’en prenait à leurs condisciples dans Mort au couvent, elles vont finalement devoir vite reprendre du service, alors que le frère d’Alina est porté disparu.
Et cette enquête sera particulièrement difficile pour Sœur Juana et Alina, car elle va leur faire prendre conscience de leur isolement, et des limites de leur pouvoir… vraiment très étroites. Heureusement, elles peuvent compter sur la fidèle Matea, qui sera leurs yeux et leurs oreilles, puisqu’elle seule peut sortir du couvent, mais cela sera-t-il suffisant ? Cela ne fera-t-il pas que mettre la jeune femme en danger ?
Je crois que j’ai encore mieux aimé ce nouvel opus ! Sang d’encre va plus loin dans l’imprégnation des personnages dans leur époque, sans doute parce que le récit sort cette fois des limites du couvent. Si j’apprécie toujours Sœur Juana et Alina, j’ai une claire préférence pour Matea, que je trouve attachante, intelligente et forte.
Oscar de Muriel évoque également des questionnements philosophiques, scientifiques et religieux, contemporains à ses personnages à travers l’introduction de nouvelles figures réelles comme Carlos Sigüenza y Góngora, intellectuel et astronome de l’époque. Connu pour ses positions sur l’origine des comètes et son intérêt pour l’histoire et les croyances des Indiens, il était un scientifique controversé, notamment par l’église catholique.
Sang d’encre fut donc encore un plaisir de lecture pour ce roman policier historique et dépaysant puisqu’il nous plonge dans une époque et un territoire que je connais peu.
Sang d’encre de Oscar De Muriel est un roman publié aux éditions Presses de la cité – Traduit de l’espagnol (Mexique) par Vanessa Canavesi