Bienvenue à Londres.
Ici, l’électricité est de la monnaie, le pouvoir est le seul jeu qui vaille la peine d’être joué et la violence est la religion la plus fervente.
Les chevaliers sont les célébrités du moment, chevauchant des motos plutôt que des chevaux et s’affrontant dans des combats télévisés pour la gloire et la fortune. La magie est illégale mais omniprésente et ceux qui la possèdent doivent cacher ce qu’ils sont de peur d’être marqués et persécutés.
Ici, un jeune bâtard doué de magie surprend tout le monde en devenant roi — bien qu’avec une extrême réticence — tandis qu’une jeune femme au passé secret s’entraîne pour devenir chevalière dans le seul but de se venger.
Bienvenue dans un endroit sombre, chaotique, séduisant et à l’histoire tumultueuse, où les rêves deviennent réalité si vous y croyez assez fort et si vous êtes prêts à faire de très mauvaises choses pour les réaliser…
Avis : Je l’avoue, avant même de connaître le résumé, c’est pour la couverture des Chevaliers de Sombrecoeur que j’ai craquée. Elle promettait un roman intense, épique, dans un univers d’urban fantasy moderne. Le résumé – que j’ai quand même fini par lire ! – annonçait une réécriture du mythe du roi Arthur, ce qui était totalement nouveau pour moi et qui a donc achevé de me convaincre. Alors, ce tableau alléchant a-t-il tenu ses promesses ? Oui… en partie. Explications.
L’univers est clairement ce que j’ai préféré. Laure Eve nous transporte dans un Londres à la fois très actuel et ancien, puisque les chevaliers et les tournois y côtoient l’électricité et les véhicules à moteur. La magie y est reconnue, mais plus vraiment acceptée, suite à des débordements de violence dans l’histoire de Sombrecoeur. Seuls les chevaliers dotés s’en tirent la tête haute… à peu près. Les conflits se règlent dans l’arène, même lorsqu’il s’agit de savoir qui portera la couronne. J’ai trouvé cela innovant et assez éloigné des autres titres du genre que j’ai pu lire.
Une autre des originalités des Chevaliers de Sombrecoeur, c’est la narration. Les chapitres alternent 2 personnages et 2 époques, c’est presque comme de lire 2 romans en 1. D’un côté, Art, bâtard parachuté roi à la mort de son père sans héritier légitime, de l’autre Red, une jeune femme qui veut devenir chevalière de la Caballaria mais qui poursuit surtout un sombre objectif. L’histoire débute 19 ans auparavant, pour petit à petit nous amener à aujourd’hui, où leurs routes sont bien évidemment amenées à se croiser. Si j’ai apprécié le personnage de Red, j’ai fini par prendre en grippe celui de Art, dont certaines des actions m’ont déplu.
J’ai trouvé que l’intrigue autour de l’identité de Red était assez téléphonée, même si l’autrice tente de brouiller les cartes en lui faisant porter son attention ailleurs que sur son véritable objectif. Je le regrette d’autant qu’elle s’en sert, à mon sens, pour créer un lien artificiel avec le love interest de la jeune femme. Je pense qu’on aurait pu arriver à la même chose de manière plus simple. Pour autant, je rassure les personnes qui sont comme moi et qui n’apprécient pas que la romance prenne trop de place, ce n’est pas le cas ici, au contraire, même s’il y a bien quelques éléments romantiques.
Concernant la réécriture du mythe du roi Arthur, je ne connais sans doute pas assez celui-ci pour donner un avis éclairé, car je dois dire que j’ai cherché les ponts pendant un moment. Cependant, lorsqu’on les trouve, ça ajoute une touche amusante au récit. En revanche, moi qui attendait un tome épique, j’ai été déçue de ce côté-là. Alors oui, il y a des complots et de la manipulation politique, mais somme toute assez peu d’action et je pense que le récit aurait gagné à être un peu plus nerveux.
Toutefois, Laure Eve m’a permis de passer un agréable moment en compagnie des Chevaliers de Sombrecoeur, et je serais donc présente pour la suite et fin, dans Blackheart Ghosts (titre vo) lorsque celle-ci paraîtra en français :).
Elle n’est arrivée munie que d’un simple nom, mais celui-ci sera partout lorsque l’aube se lèvera. Ce sera le plus célèbre de tout Londres.
Les chevaliers de Sombrecoeur de Laure Eve est un roman publié aux éditions De Saxus – Traduit par Gaspard Houi