Alors que la Terre devient progressivement inhabitable, les êtres humains restants doivent cohabiter avec des bots post-singularité. Pour faire face à l’effondrement climatique, des navettes spatiales sont envoyées à travers la galaxie, à la recherche de planètes susceptibles d’être terraformées.
Le vaisseau ari-me poursuit cette mission. À son bord, Roz, homme transgenre, est l’un des informaticiens en charge de l’intelligence artificielle navigatrice. Mais quand un problème inattendu sur l’IA survient, il a besoin d’aide pour y faire face. Il la trouve auprès d’Asha, une chercheuse bot transgenre, qui milite sur Terre pour la cause des siens.
Entre Terre et espace, la correspondance entre Roz et Asha va rapidement prendre une importance cruciale. Jusqu’où celle-ci va-t-elle les mener ?
Avis : C’est la chronique de Mana qui m’a donné terriblement envie de découvrir la Séquence Aardtman, et il faut dire que le roman a de quoi impressionner !
Pour commencer, et pour moi c’est là qu’est son gros point fort : son univers, qui m’a fascinée dès les premières pages. 2 mondes y cohabitent. D’une part, une mission de terraformation dans l’espace, de l’autre, la Terre telle que nos politiques égocentrées l’ont laissée – c’est-à-dire, mal en point -, envahie d’une nouvelle population, les bots. Car dans cet avenir, le développement de l’intelligence artificielle a atteint un tel point qu’elle non seulement devenue usuelle pour tous, mais qu’elle a acquis un niveau de conscience tel que certains bots ont fait le choix de s’incarner pour vivre aux côtés des humains. Ce qui évidement, ne se fait pas sans heurts… C’est intelligent et brillamment réalisé. Et à l’heure où la presse nous rebat les oreilles avec l’IA générative, c’est en plus brûlant d’actualité.
Mais c’est aussi un monde désenchanté que présente Saul Pandelakis. Et malgré toute la bienveillance de ses personnages principaux, je ne vous cache pas que j’ai parfois trouvé cette perspective d’un avenir par ailleurs terriblement crédible, étouffant. Le travail, le logement, l’air qu’on respire, y sont les nerfs de la guerre.
Cependant, les premiers moments de découverte passés, et malgré la richesse de l’univers, j’ai commencé à m’enliser dans l’intrigue, qui prend un peu trop de temps à se mettre en place à mon goût. Il faudra en effet attendre la moitié du roman pour voir la fameuse séquence Aardtman apparaître. Celle-ci a heureusement relancé mon intérêt et insufflé un nouveau dynamisme au récit. Récit qui est régulièrement entrecoupé d’interludes (presque) toujours intéressants, dévoilant l’évolution de l’intelligence artificielle et faisant des ponts avec l’intrigue principale.
Roman publié aux éditions ActuSF (Hélios)
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