Océane possède un don unique : en tant qu’apprentie charmeuse, elle est capable de communiquer avec les arbres. Dans son monde, ces êtres extraordinaires sont dotés d’une grande sagesse et se connectent les uns aux autres par un réseau souterrain, en osmose avec l’ensemble du vivant. De cette communion avec la nature, Océane tire de précieux enseignements, inaccessibles au commun des mortels. Mais au-delà de la forêt, l’effondrement est imminent pour la civilisation humaine. À une époque où les hommes sont aliénés par la technologie et l’argent, Océane est désormais seule capable d’entendre la détresse du monde vivant. C’est pourquoi les arbres l’envoient rejoindre les humains. Sa mission ? Rétablir l’équilibre et offrir un nouvel avenir à cette humanité en perdition.
Avis : La guerre de l’évolution est un livre assez déroutant, mais profondément vibrant !
On y suit Océane, de la bicoque Zanakel. Une jeune fille qui rêve dans le monde organisé par des châtaigniers multimillénaires dans une « petite vallée isolée du sud ouest français gardé par une frontière invisible, celle des rêves ». Malgré Atelcan, le grand sage, Alessin, ou Gabriel son père, et même malgré Moustache, le petit écureuil ailé, Océane s’ennuie et rêve d’ailleurs.
Justement, elle va y être envoyée, dans cet ailleurs qui la tente, dans ce monde au-delà des frontières du rêve, c’est-à-dire notre monde et le réveil va être un peu brutal !!! Car dans les bicoques d’où elle vient, on s’entraide, on travaille sereinement dans la nature et on écoute sa voix. Tout le contraire de notre monde matérialiste, scientifique, religieux, égoïste et égocentré en total négation de la nature et de notre lien avec elle. Heureusement, la Dame et la rencontre avec Alex Chevilleau, vont l’aider à mieux comprendre puis agir sur notre société.
Le premier tiers de ce roman est difficile car un peu lénifiant. De plus, son rythme trop lent et une opacité dans les groupes le rendent moins intéressant que les parties suivantes où il prend la forme d’un thriller, et on peut même dire qu’il devient un page turner intense. La guerre de l’évolution avance également bon nombres de théories écolo et naturalistes intéressantes. Sans être du fantastique mais plutôt avec une science fiction poussée à son maximum du côté de la nature : ondes musicales des baleines ou ondes de chocs des pas des éléphants sont des communications que nous pourrions capter avec de l’entraînement par exemple. Ou bien, avec des sortes de clones humains utilisés à mauvais escient.
Michel Niquet propose avec cette Guerre de l’évolution une mise en abîme de notre société de consommation qui ne nous rend ni heureux ni service. La télé y est « une machine démoniaque, qui met sous hypnose et empêche de réfléchir, comme un entonnoir avalant les images ». Il y ajoute une dose de complotisme, avec plusieurs organisations secrètes : la guilde des marchands, celles des machinistes, l’alliance des trois grandes religions monothéistes… Et il questionne sans arrêt le pouvoir. Sur les choses, le vivant, les autres…
Et c’est la réussite de ce thriller haletant. L’alternance entre les actions des différents groupes qui veulent prendre le pouvoir en réduisant à néant la nature et Océane qui lutte pied à pied, aidé par des servants de la Dame ou des dormeurs qui s’éveillent, ou des humains qui comprennent enfin que notre dépendance à nos objets n’est pas forcément le gain de temps et la libération que l’on souhaite…
Thriller hautement politique, rusé et écologiste, La guerre de l’évolution n’en reste pas moins un page turner élégant et laissera des traces dans nos consciences mais attention sans éco-anxiété. Justement il propose des solutions et se veut positif ! Enfin c’est comme cela que j’ai compris la fin…
Roman publié aux éditions Librinova
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