Fondation, intégrale 2
Quatre cent quatre-vingt-dix-huit années ont maintenant passé depuis que le Plan Seldon a vu le jour.
La quête du Mulet a échoué et la Première Fondation est au sommet de sa puissance, même si elle craint l’influence des mentalistes de la Seconde Fondation. Une quête s’achève, une autre commence, celle qui mènera les héros de la Fondation jusqu’à la Terre.
Avis : J’avais plutôt passé un bon moment avec les trois premiers tomes de ce cycle majeure de la SF, rassemblé en une première intégrale. C’est donc avec assurance que je me suis dirigée vers Fondation foudroyée. Hélas, je me suis légèrement cassée la figure !
L’histoire se déroule cinq siècles après l’établissement de la première Fondation. Nous y sommes plongés dans de nouvelles manigances, avec au centre les mêmes guéguerres de pouvoir entre la première et la seconde Fondation. Alors que les deux devraient être alliés, puisqu’ils poursuivent le même but, croient dans le même « prophète », cela me dépasse totalement et cela m’agace.
Fondation foudroyée a vraiment le format d’un roman cette fois, mais finalement il aurait peut-être été préférable qu’il soit coupé en plusieurs histoires. Plus j’avançais dans ma lecture, et plus je m’ennuyais. J’avais l’impression d’une suite quasi ininterrompue de dialogues pompeux et sans intérêts. Je vous jure que par moment j’ai eu l’impression de lire « blabla bla… » !
Par ailleurs j’ai trouvé la plupart des personnages extrêmement antipathiques. Et comme je n’étais pas très concentrée sur l’intrigue, j’ai eu le temps de m’attarder sur ceux-ci, et notamment sur la place qu’accorde Asimov aux femmes. Et ce n’est pas glorieux ! Il y en a 3 dans Fondation foudroyée, et elles ont chacune un rôle bien dévolu : garce avide de pouvoir, idiote du village, et bombe sexuelle. Génial !
C’est avec difficulté que je suis venue à bout de ce volume, et si je n’avais pas été en train de faire une LC avec les copinautes, je ne suis pas sûre que j’y serais parvenue…
Après une pause amplement méritée, j’ai pourtant attaqué la suite, en espérant que Terre et fondation me ramènerait les bons moments du premier cycle. Hélas, se fut un échec cuisant ! Je parlais de bla bla plus haut, c’est le sentiment ininterrompu qui a accompagné ma lecture de cet ultime tome (clairement, ça m’a dégoutée de l’envie de lire tout ce qui a été fait autour).
Dans cette partie, nous retrouvons Trevize, Joie/Gaïa et Pelorat dans leur quête de la Terre, le berceau de l’humanité. Parce que vous comprenez, Monsieur-Trevize-j’ai-toujours-raison est sûr d’y comprendre pourquoi il a pris la décision de « condamner » l’homme à perdre de son individualité.
Et mon dieu que c’était bavard… pour ne rien dire d’intéressant ! Sincèrement, il ne se passe vraiment pas grand-chose dans ces pourtant 504 pages : voyage, exploration vite fait d’une planète, voyage. Tout ça entrecoupé de longs discours pseudo philosophiques sur le caractère de l’humanité et d’insupportables prises de bec entre Joie et Trevize. Pire que des gosses.
Les personnages ne sont donc pas venus rattraper mon ennui. Pire, j’ai détesté Trevize. Il est exécrable, imbu de sa propre intelligence, querelleur et par-dessus le marché, sexiste. Quant à Madame-Joie-je-n’utilise-pas-mes-pouvoirs-sur-les-autres-c’est-pas-bien, le fait en réalité dès que cela l’arrange, que ce soit sur une enfant pour qu’elle arrête de poser des questions ou pour pousser une autre femme à enlever sa culotte !! Vous imaginez bien que cette scène m’a profondément dérangée. Mes copinautes de lecture ne m’ont pas suivi sur ce coup-là, mais pour moi ce n’est ni plus ni moins qu’un viol. Cela revient au même que si elle avait mis une drogue dans son verre pour lui enlever ses inhibitions.
La fin aurait pu être sympathique si elle n’était pas autant tirée par les cheveux et totalement décorrélée de ce qui était censé faire le cycle : le plan Sheldon. Et puis je n’ai toujours pas compris pourquoi il fallait dissimuler la Terre !
Dans l’édition que j’ai lue, Terre et fondation débute par une préface d’Asimov lui-même où il explique l’historique de la saga Fondation. Il y reconnait, assez honnêtement, n’avoir écrit ce 2e cycle que sous la pression de son éditeur et motivé par « un contrat d’un montant dix fois supérieur à [son] avance habituelle ». Si vous voulez mon avis, il aurait mieux fait de s’abstenir.
Publié aux éditions Folio (SF) – Traduit de l’américain par jean Bonnefoy