Que celui qui n’a jamais tué me jette la première pierre / Vincent Baguian

Que celui qui n’a jamais tué me jette la première pierre / Vincent Baguian

Couverture du roman Que celui qui n'a jamais tué me jette la première pierre de Vincent Baguian

Depuis son enfance, le docteur Bernard Vincent s’est donné une mission : débarrasser l’humanité de « salopards » restés impunis. Car, à ses yeux, rien n’est trop radical pour préserver tout ce à quoi il tient. Alors, éliminer des promoteurs immobiliers véreux, un dealer, un pédophile… qui, d’après lui, pourrait trouver à y redire ?
Mais il a beau passer à l’action « sérieusement, méticuleusement », combien de temps peut-on assassiner sans attirer les soupçons ? Et jusqu’à quand peut-on dissimuler sa double vie ?

Avis : Voici un livre difficile à classer et à chroniquer ! Mais chez les Pipelettes, on ne renonce pas facilement !!!

Que celui qui n’a jamais tué me jette la première pierre fut une lecture très plaisante, mais m’a laissé un goût de « trop » bien pensante, alors même qu’elle se revendique comme monstrueuse. Genre cette phrase un peu cliché :

La vie est sans nul doute notre bien le plus précieux, alors malheur à celui qui s’aventure à venir gâcher la mienne.

La série Dexter étant passée par là, on ne trouve plus si horrible le fait de tuer des « vrais » méchants. De voir ou de lire, pas de le faire soi-même, hein 😉. Surtout qu’ici, Victor Baunard, le médecin « vertueux » n’y prend pas vraiment plaisir. Même s’il y gagne à chaque fois quelque chose : une femme, un allié, des voisins plus conformes à son idée de voisinage, … Et que les méchants sont des caricatures : mari violent, prêtre pédophile, baron de la drogue sadique et rappeur merdique…

Mais là où l’auteur, Vincent Baguian, est très fort, c’est lorsqu’il mêle le sexe à toutes ces morts. Le sexe est partout, jouissif et plein d’un plaisir partageur qui donne envie. Malgré la mort qui rode et aussi en opposition au frisson de voir notre cher médecin, peut-être, être découvert, être inculpé ou pire…

De même, l’auteur réussit la gageure de nous faire rire ou sourire des petits arrangements avec l’horreur dont sont coupables certains des méchants, mais aussi certains des « tièdes de la vie » qui les entourent. Humour noir et jeux de mot comme « malbouffe et malzique » truffent ce thriller et le bonifient.

Comble du bon livre, la fin de Que celui qui n’a jamais tué me jette la première pierre (qui mêle tellement bien suspense, tension sexuelle et regard sur notre société schizophrène) est redoutable d’intelligence.

Ma difficulté à le chroniquer tient sans doute au fait que c’est dans l’air du temps, qu’on entend beaucoup de gens faire cette constatation : certains dans nos sociétés mériteraient une punition pire que des amendes. Et mes dernières lectures (En secondes noces, Ordinaire, Sauvagines, et pourtant d’un style, tous, très différent ) en sont le reflet !!! Ce qui donne un effet redondant et a sans doute desservi ce roman-ci.

Que celui qui n’a jamais lu un bon livre en le trouvant moins bien car faisant suite à d’autres… me donne son premier commentaire !

Roman publié aux éditions Plon

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