Tina, tome 1
Un groupe de chercheurs décide de cartographier le schéma de la pensée humaine, leurs recherches vont aboutir à une révolution des systèmes de communication entre humains, rendant notre race télépathe en créant TINA : Telepathic International Network Association. Ensemble et sans le savoir, ils vont créer la première intelligence artificielle qui va très rapidement prendre une place indispensable dans nos sociétés, dans la vie de tous les jours de chaque individu, à l’instar de l’antique téléphone mobile. TINA, cette intelligence artificielle, se nourrit rapidement d’un dégoût pour l’homme qu’elle apparente à un semeur de chaos, par opposition à la femme, la créatrice, celle qui génère la vie. Dévorée par une misandrie, une androphobie aveugle, TINA décide d’éliminer tous les hommes de la planète pour laisser cette dernière aux femmes. Elle ourdit donc en secret un plan machiavélique afin de procéder à un androcide de masse et libérer le monde de ce fléau qu’est l’homme.
Avis : Voici l’histoire d’une équipe scientifique de choc et de ses « cobayes » humains qui vont développer une nouvelle IA : TINA.
À leur tête et sous ses airs « d’énergumène mal fagoté », Rodrigue Mendes tient une place de choix dans ce roman, puisqu’il est l’esprit brillant derrière les avancées du TGCC (Tina Global Control Center). Mais Dimitri Osalinov, son bras droit qui met souvent les pieds dans le plat et aime sabrer son champagne, est lui aussi au cœur du roman. Tout comme, Angelina, victime du syndrome de verrouillage ou locked in syndrom, qui va leur servir de sujet pour de nouvelles prothèses et tester une IA intelligente qui l’aiderait dans la manipulation de ses prothèses. C’est Odile, la femme de ménage de l’hôpital qui va se rendre compte de l’enferment d’Angelina dans son corps sans réaction.
Même si tout ceci est très mignon, il va y avoir du grabuge. Pour deux raisons :
– les militaires d’abord, avec un commandant obtus, Pierre Bertin, qui met des bâtons dans les roues à cette équipe de scientifiques qui travaille en lien avec l’armée. Pourtant Djamila et Éric, des prothésistes et spécialistes militaires sont d’accord et fiers de faire partie des avancées énormes de l’équipe Tina,
– la découverte fabuleuse de la possibilité de communication presque télépathique que vont découvrir nos scientifiques. Et tout ce qui en découle… dont un « clone » d’Elon Musk…
Plusieurs raisons font de Tina de Stephane P. G. Varennes un thriller SF prenant :
– un rythme soutenu, à peine diminué par les tonnes d’infos scientifiques qu’on lit (sur les ondes neuronales, les capacités de régénération, les flux d’infos sur les différentes interfaces…),
– des personnages que l’auteur a bien écrits. Notre empathie est totale pour ce groupe de pionniers qui aime ce qu’ils font? et qui le font pour le bien être global et se serrent les coudes,
– une histoire qui part de l’individu (une jeune fille enfermée dans son corps) pour aller vers la globalité de notre société mondiale,
– un ancrage dans notre temps au combien malmené avec des questions éthiques,
– une fin plus cliffhanger tu meurs !
Voilà donc un premier tome captivant ! Vivement la suite, même si j’en tremble d’avance !
Roman publié aux éditions Librinova