Allie Beckstrom, tome 1
Oubliez les contes de fées, les abracadabras, les étincelles et la poussière d’ange. La magie, c’est comme l’alcool, les parties de jambes en l’air et les drogues : il y a toujours un prix à payer. Parfois, le prix est minime, juste une bonne migraine. Pas cher payé, n’est-ce pas ? Mais parfois, il est bien plus élevé. Et certains refusent de régler leur dette et la transfèrent à un innocent.
C’est là qu’Allie Beckstrom entre en jeu. C’est un limier, et elle est la meilleure. Son quotidien ? Identifier et traquer les lanceurs de sort malhonnêtes. Elle adore son job, même si elle aussi, paie au prix fort l’utilisation de la magie. Sa nouvelle mission risque de l’entraîner sur une pente encore plus glissante que son quotidien déjà dangereux. Le principal suspect n’est autre que son père, avec qui elle a coupé les ponts. Et puis il y a cet homme mystérieux qui croise sa route un peu trop souvent à son goût. Qui est-il ? Que lui veut-il ? Et pourquoi, lorsqu’elle fait appel à la magie quand il est dans les parages, elle n’en subit pas les conséquences ?
Allie le sait, dans ce monde, tout à un prix. Même celui de la vérité.
Avis : Je me suis encore laissée emporter par un nouveau blog tour, organisé par Melliane, cette fois accompagnée de Gilwen. Je suis incorrigible. Mais il faut dire que Magie jusqu’à l’os, le premier tome de la nouvelle saga d’UF était plutôt tentant.
Nous avons donc Allie Beckstrom, une Traqueuse – un genre de détective spécialisée dans la détection des signatures magiques -, fille d’un magnat de l’industrie magique avec qui elle a coupé les ponts. Jusqu’au jour où elle remonte la trace d’une attaque particulièrement violente contre un enfant de 5 ans, et qu’elle le mène justement à son cher papa.
Le gros point fort de Magie jusqu’à l’os, c’est son univers. La magie n’y a été découverte qu’il y a une trentaine d’année, et on est encore en train d’affiner ses applications et ses possibilités. Mais ce qui est intéressant, c’est qu’elle est scientifique avant d’être surnaturelle. On l’enseigne à l’université, elle peut être acheminée dans un réseau souterrain de verre et de métal, et contenue grâce à des paratonnerres. Et tout le monde peut, à priori, s’en servir. Bon, ça manque un peu de détails et d’éclaircissements sur ce dernier point, j’avoue ne pas avoir bien saisi tous les tenants, mais je trouve l’idée vraiment sympa.
L’histoire est intéressante et se développe au fil du roman, dévoilant des ramifications insoupçonnées au départ. Ce que j’ai particulièrement apprécié aussi, ce sont les chapitres du point de vue de Cody, un personnage secondaire qui va se retrouver mêlé à la vie d’Allie. Leur ton tranche totalement sur le reste, Cody accusant un retard mental, mais c’est ce qui le rend très touchant. Le fait que la magie a un coût apporte également une dimension supplémentaire de par ses enjeux potentiellement très élevés.
Ça, c’était pour les points positifs. Côté trucs qui ont moins fonctionné, je suis obligée de citer le nombre affolant de répétitions. Ça peut être pertinent si tu es du genre à poser ton bouquin toutes les 40 pages pour le reprendre un mois plus tard, mais sinon ce n’est pas la peine de récapituler 10 fois les faits dans un roman de 380 pages, merci. Devon Monk m’a également crispée en traitant la migraine comme quantité négligeable ; en tant que migraineuse chronique, je peux dire que cette dame n’a très certainement jamais eu à en subir les effets, pour les considérer avec autant de légèreté.
Plus gênant, la romance m’a, bon eh bien comme d’habitude, me direz-vous, soulée. Je me fiche de ses doigts qui sentent la menthe et de ses yeux qui pétillent. J’ai sauté les scènes d’amour, qui n’apportent rien à l’intrigue et m’ennuient. J’ai aussi regretté qu’Allie soit si forte. Même si elle en paie le prix – et heureusement, j’ai envie de dire, car c’est ce qui la rend intéressante – je préfère les personnages qui ne sont pas tout puissant.
Toutefois la fin m’a bien plu et ce, bien que la « révélation » du « méchant » soit affreusement téléphonée (j’avais deviné à la minute où on le rencontre). Non seulement elle relance l’intrigue, laissant planer certains mystères, mais l’héroïne apparaît enfin fragile, faisant face aux conséquences de son mode de vie. Car je dois dire que jusque-là, elle ne m’avait pas vraiment touchée. Je donnerai donc sa chance au tome 2, Magie dans le sang, à sa sortie en avril 2023.
Bon, par contre je n’ai pas la moindre idée de pourquoi l’héroïne tient une épée sur la couverture. Oubliez tout de suite l’idée de combats à la Kate Daniels, car il n’y en a pas. Ni d’épée.
Quand on utilisait la magie, elle vous utilisait en retour. Oubliez les contes façon abracadabra, j’agite ma baguette et oh ! les jolies paillettes, la poussière de fée et toutes ces conneries. La magie, comme l’alcool, le sexe et les drogues, donnait autant qu’elle prenait.
Roman publié aux éditions Alter Real (Imaginaire) – Traduit par Julie Nicey
L’avis de Nyx