Anatomie d’un scandale | Mini-série

Anatomie d’un scandale | Mini-série

Synopsis : La vie privilégiée de Sophie vole en éclats quand des secrets scandaleux font surface et que James, son mari et politicien de haut vol, est accusé d’un crime choquant.

Créée par David E. Kelley et Melissa James Gibson Royaume-Uni
Avec Sienna Miller, Rupert Friend, Michelle Dockery et Naomi Scott…
Série britannique – Terminée
Format : 6×45’
Genre : Drama • Judiciaire
Chaîne d’origine : Netflix
D’après le roman de Sarah Vaughan

Avis : Au départ je n’avais pas du tout prévu de regarder Anatomie d’un scandale car le pitch ne m’attirait pas ; puis, j’ai vu que Michelle Dockery, actrice que j’adore, était au générique. Le format de mini-série a achevé de me convaincre et… je ne l’ai vraiment pas regretté !

Anatomie d’un scandale traite d’un sujet qui est un vrai problème dans nos sociétés : la culture du viol. Et il le fait particulièrement bien. Nous suivons Sophie et James Whitehouse alors que celui-ci se retrouve accusé du viol d’Olivia, une de ses proches collaboratrices. Le scandale paraît d’autant plus grand pour l’Angleterre que James est un député très en vue, ami proche du premier ministre. Les 6 épisodes se concentrent sur la relation qu’entretiennent James et Sophie, sur leur passé alors qu’ils étaient étudiants à Oxford et sur le procès qui bouscule aujourd’hui leur vie.

Que s’est-il vraiment passé ? James et Olivia ont eu une liaison passionnée pendant 5 mois avant que le premier n’y mette brusquement fin. Peu de temps après, tous 2 se retrouvent enfermés dans un ascenseur pendant quelques minutes… Et c’est là que leurs points de vue sur la situation divergent totalement. Elle dit qu’il l’a violée. Il dit que leur rapport était brusque, certes, mais habituel et consenti. Ce qui a commencé par un baiser, désiré, doit-il nécessairement se terminer par une pénétration ? « Pas ici » veut-il dire non ? Une femme peut-elle changer d’avis à la dernière seconde ? Cela fait-il d’elle une « petite allumeuse » ?

La notion de consentement est bien sûr une des questions centrales abordée par le show. Mais ce n’est pas la principale. Comme je le disais plus haut, il est avant tout question de culture du viol, dans une société qui, il y a encore peu de temps ne reconnaissait pas les agressions sexuelles au sein du couple. Et d’un homme dont le comportement est symptomatique d’une génération. Car James pense sincèrement que leur relation était consentie. Et c’est là le drame. Arrogant, charmeur et sûr de lui, de son pouvoir de séduction comme de sa place dans la société, il ne peut concevoir qu’on puisse, sincèrement, vouloir lui dire non. Qu’on puisse dire oui, et puis non. Forcément, elle fait sa mijaurée. Elle en avait envie. Il n’a fait que répondre à son appel. Vous savez, les fameux « signaux » ? Et la brusquerie du rapport ne démontre que la passion du moment, et non l’obligation.

Les acteurs principaux sont excellents et interprètent parfaitement des émotions complexes. Sophie, la femme bafouée qui soutient son mari envers et contre tout. Il est déjà assez dur d’accepter d’avoir été trompée, alors qu’elle pensait leur mariage solide, mais son mari adoré, le père de ses 2 enfants, a-t-il vraiment pu violer une femme ? C’est un séisme qui remet toute sa vie en perspective, et particulièrement son regard sur son époux. Peut-il être cet homme imbus de lui-même qui ne peut accepter le mot « non » sans détourner les choses à son avantage ? James, dont j’ai déjà bien parlé. Il appartient à une élite mais passionné par son travail, il se pense proche du peuple. C’est un homme bien, forcément. Qu’est-ce que quelques arrangements avec la vérité tant que c’est pour le bien commun ? Enfin, Kate, l’avocate de l’accusation, qui va défendre bec et ongles Olivia – qui n’est, finalement, qu’un personnage « secondaire » que l’on verra très peu – avec toute sa conviction, son talent, sa rage. Qui va essayer de démontrer que le comportement de James n’était – et ne devrait – pas être acceptable. Que « pas ici » ne veut pas dire « oui ». Une protagoniste que l’on apprend à connaître au fil du procès, avec ses zones d’ombres et ses propres traumas.

Je lirais bien le roman maintenant, pour voir comment l’autrice a traité le sujet. Dites-moi ce que vous en avez pensé si vous l’avez lu !

Et pour finir sur une note charmante, je vous recommande l’article de l’ONU sur les 16 façons de lutter contre la culture du viol 🙂

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