La bête en cage / Nicolas Leclerc

La bête en cage / Nicolas Leclerc

couverture du roman la bete en cage de nicolas leclerc

Samuel, éleveur laitier du Jura, accumule les dettes. Sa seule échappatoire : s’associer avec son oncle et son cousin qui font passer de la drogue de la Suisse à la France pour le compte d’un réseau de trafiquants kosovars.
Mais le soir d’une importante livraison, rien ne se passe comme prévu : le cousin n’arrivera jamais jusqu’à la ferme de Samuel. Lancés à sa recherche dans la montagne enneigée, l’agriculteur et son oncle le découvrent mort au volant de sa voiture précipitée dans un ravin. Et le chargement de drogue s’est volatilisé…
La paisible vallée engourdie par le froid polaire va bientôt s’embraser.

Avis : Nicolas Leclerc confirme son talent : après Le manteau de neige, voici La bête en cage. Deux titres qui ne me paraissent pas toujours en lien direct avec le sujet de ses ouvrages. Mais qui font mouche.

Ici, pas de fantastique cette fois, mais bien du concret : des vaches et leur merde, des emmerdes et du cambouis, de la drogue et de l’argent facile. Mais aussi une sacrée dose de petites raclures de la vie quotidienne avec un soupçon de bienveillance et de confiance pour certains…

Nicolas Leclerc nous plonge directement dans la petitesse de l’humanité avec une tromperie dans son prologue. Puis il nous prend aux tripes avec les ennuis de Samuel, qui a perdu ses parents et essaie tant bien que mal de conserver leur ferme. Son oncle et son cousin, l’ont entraîné dans un trafic de drogue qui va les mener loin, beaucoup trop loin pour leurs épaules de gars plutôt normaux.

Et si la chance des uns étaient la malchance des autres ? Et si ce qu’on croyait être une chance n’était en fait que la future chance de quelqu’un d’autre ? Et si l’argent (bien mal acquis) ne faisait pas le bonheur ? C’est ce que nous montre l’auteur en déroulant son roman sur les chapeaux de roues mais sans perdre sa minutie ni sans oublier d’enfumer le lecteur ;). Avec ses allers-retours dans un passé plus ou moins proche, il m’a plus d’une fois prise au piège et surprise de façon agréable.

Mais il sait aussi donner de la profondeur à son propos avec des connivences et des loyautés dues aux différentes relations que certains des personnages ont tissées. Et cela fournit en même temps une tension, mais aussi un attachement à ses personnages.

Toutefois, La bête en cage est un livre trop vite lu. Ses 271 pages ne m’ont duré qu’une journée. Allez Mr Leclerc, j’attends un peu plus de pages ou plus de complexité sur le prochain, mais je serai avec plaisir au rendez-vous !

Roman publié aux éditions du Seuil

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