Lune sanglante / James Ellroy

Lune sanglante / James Ellroy

couverture du roman lune sanglante de james ellroy

Lloyd Hopkins, Tome 1

Jeune lycéen exalté et amoureux de Kathleen la reine du lycée, Theodore J. Verplank tombe dans un piège tendu par deux de ses camarades : il est victime d’un viol qui le traumatisera à jamais. Vingt ans plus tard, il est devenu photographe, mais aussi tueur en série. Chaque meurtre est marqué par l’envoi d’un cadeau à Kathleen. Le sergent Lloyd Hopkins du LAPD, flic redoutablement intelligent et épris de justice jusqu’à la névrose, ne croit pas aux suicides.

Avis : J’avais été très impressionnée par ma découverte de cet auteur au style atypique dans La tempête qui vient, et j’ai donc tout de suite saisi l’occasion d’en lire plus avec la réédition de la trilogie Lloyd Hopkins. Si on ne trouve pas encore dans Lune sanglante son style brut et saccadé, son intérêt pour les âmes noires et tourmentées y est lui déjà bien marqué.

Voici donc Lloyd Hopkins, superstar de la brigade criminelle de LA. Lloyd est tout feu tout flamme, et surtout il enchaîne les résolutions d’enquêtes les unes après les autres. Son intelligence est supérieure, son analyse, infaillible. Lloyd est un génie. Et son instinct le lui crie par tous les pores de sa peau : ce nouveau crime, cette jeune femme que l’on a retrouvée pendue de façon atroce chez elle, n’a rien d’habituel. Lloyd flaire le tueur en série, et comme toujours il ne se trompe pas… Mais les preuves sont minces, tout juste s’agit-il de recoupements. Cette fois, la star du LAPD pourrait bien tomber de son piédestal.

Nous sommes dans les années 80 et le Hollywood d’Ellroy n’a ni clinquant ni paillettes. L’Amérique est profondément raciste, et n’essaie même pas de s’en cacher ; la violence et la prostitution ont pignon sur rue. C’est dans cette atmosphère que James Ellroy met en parallèle ses deux héros : le flic et le tueur. Deux hommes qui véhiculent les obsessions de leur créateur : le mal, le sexe, la violence. Aussi tourmentés et écorchés l’un que l’autre, Lloyd et Teddy vont se révéler au fil des pages bien plus proches que ce qu’eux-mêmes auraient apprécié. Leur démons sont les mêmes, la voie qu’ils ont choisi pour les combattre juste différente.

S’il ne me marquera pas comme La tempête… l’a fait, Lune Sanglante n’en est pas moins un polar tout à fait recommandable, et c’est avec plaisir que je lirai les 2 tomes suivants.

S’il savait une chose que lui avait appris ses dix-sept années comme policier, c’était que les espérances diminuaient au fur et à mesure que l’on comprenait à quel point le gros de l’humanité était taré et qu’il fallait entretenir cent discours apparemment contradictoires pour garder ses plus beaux rêves en vie.

Roman publié aux éditions Rivages (Noir) – Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Freddy Michalski
Lune sanglante a été adapté pour le cinéma en 1988 par James B. Harris avec James Woods.

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