La tour des damnés / Brian Aldiss

La tour des damnés / Brian Aldiss

couverture de la nouvelle la tour des damnes de brian aldiss

Début du XXIe siècle. La Terre a résolu ses problèmes de surpopulation et de famines. Et tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes, s’il n’y avait la Tour. Mélange de plastique, de béton et d’acier, l’édifice de 50 étages a été érigé en 1975 dans le cadre d’une expérience. À l’origine, 1500 volontaires (dont 500 couples) de moins de 25 ans y furent introduits afin d’étudier le comportement d’individus soumis au confinement. Aujourd’hui, 75 000 personnes pullulent à l’intérieur. Le conditionnement a si bien fonctionné que personne ne semble vouloir sortir, ni même imaginer qu’une autre réalité extérieure soit possible.

Avis : Avec La tour des damnés, Brian Aldiss donne au confinement une nouvelle dimension. Ceux auxquels nous avons été soumis cette année paraissent soudain très soft !

Au milieu des années 70, un consortium international de scientifiques et d’hommes politique se sont dit que ce serait sympa d’enfermer des milliers de personnes dans une immense tour. Voir ce qu’il se passe… Leur nourriture leur serait fournie, et ils seraient filmé 24h/24, mais ils n’auraient aucune possibilité de sortir. Vraiment aucune, pas d’élimination d’un candidat pas assez « drôle », et ni lot ni célébrité à la sortie. 1500 personnes se sont engagées, volontairement, dans ce projet fou. On est prêt à tout quand on crève de faim… 25 ans plus tard, la population s’est développée, les générations se sont succédées.

Ce qui est extraordinaire dans La tour des damnés c’est la manière dont cette population soumise à un confinement drastique a évolué. Alors que la plupart des dystopies – celles que j’ai lu en tout cas ! – nous proposent des héros cherchant à casser le système, à trouver la faille pour ouvrir la voie à une autre vie, les personnages de Brian Aldiss se satisfont parfaitement de leur sort – pourtant loin d’être enviable. Pire, ils ne veulent absolument pas qu’on les dérange et repoussent, tuent si nécessaire, les hommes envoyés pour évaluer la situation.

En une petite centaine de pages, Brian Aldiss parvient à dessiner un portrait saisissant de notre société. Les conditions de vie dans la tour ont, au fil des années, reproduit celles du dehors : surpopulation, injustice sociale, violence exacerbée, ghettoïsation des étages… L’auteur aborde aussi bien les problèmes d’éthique de la « recherche » scientifique que notre capacité d’adaptation, le besoin de contrôle et de pouvoir de l’homme, et bien sûr, les effets de la surpopulation.

Nouvelle parue aux éditions Le passager clandestin (Dyschroniques) – Traduit par Guy Abadia

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