Clara Vine, Tome 3
Août 1938. Alors que plane la menace de la guerre, l’actrice anglaise Clara Vine est en tournage à Paris, ville plus que jamais sous tension. Le conflit devenant de plus en plus imminent, Clara est approchée par Guy Hamilton, un agent anglais infiltré, qui lui confie une mission pour son pays : se lier d’amitié avec Eva Braun, la maîtresse du Führer, et transmettre aux services britanniques tout ce qu’elle pourra apprendre d’elle.
Clara sait que cette entreprise va de nouveau l’exposer au danger. Mais elle sait également qu’il lui incombera sans doute bientôt de faire tout ce qui sera en son pouvoir pour protéger son pays…
Avis : La guerre des fleurs suit le schéma des tomes précédents : un meurtre mystérieux, dont on ne s’occupe pratiquement plus pendant le reste du roman, Jane Thynne faisant porter le regard sur les missions d’espionnage de Clara, pour y revenir vers la fin, et en comprendre tous les tenants et aboutissants.
J’ai trouvé ce tome un peu moins bon que le précédent, Le jardin d’hiver, qui m’avait réellement totalement emportée. Le rythme est ici un peu trop lent malgré la tension qui règne autour de Clara, et l’intrigue autour d’Eva Braun n’est pas la plus passionnante. J’ai également trouvé que Clara prenait des risques inutiles, oubliant qu’elle n’est pas supposée se faire remarquer. J’ai de plus regretté qu’il ne soit fait aucune mention de Mary Harker, l’amie journaliste de Clara, qui était un personnage important des 2 premiers romans. Qu’est-elle devenue ? Est-elle rentrée chez elle ?
Pourtant, la série en elle-même reste passionnante et se démarque à nouveau par la qualité de sa reconstitution historique. On est plongé dans la vie des Allemands à cette époque trouble. Les attaques contre les Juifs s’intensifient, ils sont traqués, dépossédés. Il ne fait pas bon non plus pour les Allemands d’être soupçonnés de fricoter avec cette « engeance ». Mais l’idéologie eugéniste d’Hitler va encore plus loin et se développe de plus en plus, commençant déjà à « faire le tri » dans la population en ciblant les personnes handicapées. La propagande est partout, dans toutes les strates de la société, et vise particulièrement les enfants : jouets, contes remaniés à la sauce nazie, et bien sûr jeunesses hitlériennes. L’autrice s’intéresse également au versant politique internationale de l’histoire : crise des Sudètes, complaisance des autres pays (accords de Munich, Hitler élu « homme de l’année » en 1938 par le magazine Time !!).
L’intrigue de La guerre des fleurs est peut-être un peu moins prenante que les précédentes, mais le contexte est toujours aussi riche, et je serai bien sûr au rendez-vous pour le 4e tome, Foi et beauté.
Roman publié aux éditions JC Lattès – Traduit de l’anglais par Sophie Bastide-Foltz