Rome. Sa dolce vita, son Capitole, ses foules de pèlerins, ses hordes de touristes. Sa pluie battante, ses sombres ruelles, ses labyrinthes souterrains et ses meurtriers insaisissables. Marcus est un homme sans passé. Il y a un an, il a été grièvement blessé et a perdu la mémoire. Aujourd’hui, il est le seul à pouvoir élucider la disparition d’une jeune étudiante kidnappée. Sa spécialité : analyser les scènes de crime. Sandra est enquêtrice photo pour la police scientifique. Elle aussi recueille les indices sur les lieux où la vie a dérapé. Il y a un an, son mari est tombé du haut d’un immeuble désaffecté. Elle n’a jamais tout à fait cru à un accident. Leurs routes se croisent pour les conduire chacun au carrefour où il faut choisir entre la vengeance et le pardon.
Avis : Ah quel plaisir de lire un auteur aux rebondissements percutants ! Avec quelle avidité j’ai voulu connaitre les débuts des deux personnages principaux de Malefico après l’avoir lu et adoré ! Pourtant ce premier tome de la série, avec Marcus, le pénitencier au passé oublié, et Sandra, la photographe de la police italienne ne m’a pas autant emballée ! Mais, c’est probablement car je venais de lire La fille dans le brouillard et que parfois le style de l’écrivain devient par trop redondant.
Malgré ce léger détail, Le tribunal des âmes est un thriller qui en a sous le pied. On suit donc d’un côté Marcus et son « chef » Clemente. Ses prêtres-pénitenciers ont une lecture viscérale du mal qui les aident à enquêter sur des meurtres ou des disparitions. Et de l’autre côté, il y a Sandra, une jeune veuve. Son mari, un reporter, serait mort accidentellement, du moins c’est ce que l’enquête a conclu.
C’est dans ce livre qu’a lieu la rencontre entre Marcus et Sandra. Une rencontre un peu prédestinée où la sagacité de la jeune femme pourrait mettre au jour l’existence de l’ordre des Pénitenciers et par là, l’existence du tribunal des âmes au Vatican, mais surtout mettre en danger la vie même de Marcus, qui doit rester invisible pour pouvoir mener à bien ses enquêtes, parallèlement à la Police.
Il y a tout d’abord une disparition à résoudre : un serial killer a kidnappé des jeunes femmes et les tue au bout d’un mois. La dernière vient, peut-être, d’être enlevée. Peut-être, car le modus operandi n’est pas le même… Une course contre la montre commence… Mais cela serait trop facile, si l’on n’y adjoignait pas de vieilles enquêtes que la police avait classées sans suite mais que les deux pénitenciers doivent rouvrir sous l’impulsion de l’un des leurs… Et pour agrémenter le tout, un don semble fait aux familles des disparus de ces vieilles enquêtes : avoir le choix entre pardonner ou se venger.
C’est palpitant, c’est sombre, c’est toujours à la limite du bien et du mal. En la force de la croyance, et en celle de l’espoir…
Et les retours en arrière sont des bijoux de suspense. On croit savoir, mais Donato Carrisi se délecte en semant pour le lecteur des petits indices qui nous rapprochent de la vérité sur le passé de Marcus mais sans tout de suite nous donner les clés. Puis on croit comprendre l’accident du mari de Sandra, mais non, il nous a mis de la poudre aux yeux. Et enfin, l’on se dit que l’on a compris les choix des familles entre pardon et vengeance mais il n’en est rien non plus…
Des tréfonds de cette histoire, jaillit la peur et le doute. Des tréfonds de l’Histoire avec un grand H, jaillit la noirceur et l’inhumain. Avec Donato Carrisi, les deux histoires se rejoignent pour notre plus grand bonheur… heu terreur…
La lecture des romans de Donato Carrisi est délicieuse, mais il y toujours un gros plus à lire les interviews ou les notes de l’auteur à la fin de ses romans. Il y explique d’où lui viennent ses idées et ses recherches pour nous les restituer.
Roman paru aux éditions Le livre de poche – Traduit de l’Italien par Anais Bokobza