Marcus est un pénitencier. Un prêtre capable de déceler le mal enfoui en nous. Mais il ne peut pas toujours lui faire barrage. Sandra est enquêtrice photo pour la police. Elle photographie les scènes de crime. Et ferme parfois les yeux. Face à la psychose qui s’empare de Rome, ils vont unir leurs talents pour traquer un monstre. Ses victimes : des couples. Une balle dans la nuque pour lui. Une longue séance de torture pour elle. Quel est l’être maléfique qui ne tue que des jeunes amoureux ?
Avis : Donato Carrisi est un professionnel du suspense, du bien et du mal… et de l’entre deux ! Malefico est un thriller étourdissant et maléfique qui met en scène Marcus, un prêtre pénitencier, c’est à dire, qui sait déceler les signes du mal, les « anomalies » comme ils disent ! Son guide et maître est Clemente, un autre prêtre pénitencier et Marcus n’a aucun autre lien avec leurs « employeurs ». C’est Clemente qui gère.
Il ne nous est pas donné de demander, il ne nous est pas donné de savoir ; nous devons seulement obéir.
Une enquête de la police italienne va entrer en collision avec Marcus-le-pénitencier. En effet, des jeunes gens sont retrouvés assassinés alors qu’ils allaient faire l’amour dans leur voiture, et l’enquêtrice photo sur le coup est Sandra, la seule femme à avoir retenu l’attention du prêtre, il y a quelques années. Cela va le pousser à l’aider et à résoudre « cette anomalie » du mal.
Dans Malefico, l’auteur mêle suspense et surprise ! Notamment, quand il commence un chapitre en disant « elle » et que ce n’est pas de Sandra dont il parle… Sandra est intelligente et débloque l’enquête rapidement, avant même l’aide du prêtre. Mais elle prend aussi des risques et cela fera mal à la fin… Mais bien avant cette fin, il y a des évolutions terrifiantes, des plongées dans les contes et la psychologie de plusieurs fous. L’angoisse que l’on ressent pour les différents protagonistes est augmentée par l’utilisation des contes et l’évolution dans des forêts ou des bâtiments abandonnés. Carrisi est excellent pour le maléfice. Mais il est également doué pour les changements de personnages par chapitre, ce qui nous oblige à attendre des révélations et augmentent notre tension.
Rome fait partie intégrante de ce roman, dans ses violences historiques, pour ses doubles vérités et pour sa beauté parfois machiavélique. Les églises cachent des horreurs ou servent de repaires à des bandits, l’histoire montre des peintres talentueux mais adorateurs du mal et des croyances diaboliques sont parfois bien proche du christianisme… Cette dualité se retrouvera dans le dénouement final et c’est grandiose !
J’ai été entraînée dans ce labyrinthe palpitant et poisseux du mal et j’en suis ressortie impressionnée par la magie d’écriture de cet auteur.
Roman publié aux éditions Le livre de poche – Traduit de l’italien par Anaïs Bouteilel-Bokobza