Intégrale, 3 tomes
Du haut de son mètre quatre-vingt-trois, Chloé est capable de vaincre n’importe qui à l’escrime. Mais lorsqu’elle aide Thomas, un garçon de sa classe, attaqué par une étrange créature, sa vie bascule. Gravement blessée, elle perd connaissance. À son réveil, son corps ne conserve aucune trace de ce combat et elle se sent… différente, et plus puissante. L’heure des révélations a sonné : Thomas possède des pouvoirs magiques et, pour la sauver, il a utilisé un rituel interdit qui l’a liée à lui. Devenue sa protectrice contre son gré, Chloé va découvrir le monde des Mages. Un monde fait de duels à l’épée, de courses sur les toits, de puissants sortilèges et d’ennemis implacables. Un monde dans lequel elle n’a pas sa place.
Avis : J’ai un sentiment mitigé sur cette trilogie. La magie de Paris se lit bien, c’est léger, amusant et dynamique et ça ferait un parfait livre de plage. Mais je l’ai trouvé aussi beaucoup trop jeunesse.
Dès Le coeur et le sabre, le pitch me paraissait un peu trop calibré : une jeune fille introvertie mais très forte à l’escrime se retrouve à aider le nouveau du lycée alors qu’il se fait justement attaquer à l’épée (pratique !) et en ressort liée magiquement à lui. Elle qui adore les romans de capes et d’épées se voit promue chevalier (vous avez dit pratique ?) et celle que les garçons appellent le tank voit soudain 2 beaux mâles s’intéresser à elle (no comment…). Thomas et David de leurs petits noms, appartiennent à une organisation secrète dirigée par un despote, Michael, qui tente de réguler l’entrée des goules dans Paris. Et dès ce premier tome, le twist final est tellement flagrant qu’il en est difficile à louper. Et la lecture d’Ici et ailleurs, le tome 3, a bien confirmé mon intuition.
Mais c’est surtout la jeunesse du récit qui m’a le plus gênée tout au long de ma lecture des 3 tomes. Jeunesse qui transparaissait particulièrement dans le comportement de l’héroïne, Chloé. J’ai d’ailleurs eu du mal au début à rentrer dans Le cœur et le sabre, le tome 1, à cause de cela. Je la trouvais très gamine. Elle n’a que 16 ans, son héroïne c’est Arya Stark et elle compare sans cesse sa vie aux mangas qu’elle lit. Elle est même limite agaçante parfois, et un peu lourde, elle se répète souvent, et comme c’est elle la narratrice, cela devient vite pénible. Elle prend tout ce qu’on lui dit pour argent comptant, ne s’interroge jamais sur la réalité, l’histoire de ce nouveau monde, et ne cherche à creuser que lorsque cela la concerne directement.
Parmi les personnages, Thomas est celui que j’ai préféré. Il est drôle et posé et fait preuve de maturité. Je l’ai vraiment apprécié. David est le taiseux du groupe. Il a le rôle du beau gosse mystérieux. Le problème c’est qu’il n’évolue pas des 3 tomes, on ne le connait pas plus au début qu’à la fin. Mickael est un méchant réussi, on le prend en grippe tout de suite. Cassandre est une antagoniste à Chloé qui manque un peu trop de relief et sa révélation du tome 3 n’explique pas grand-chose. Comme David, on ne la connait pas vraiment.
Malgré cela, on se laisse prendre par l’histoire, presque malgré soi. L’écriture d’Olivier Gay est rythmée, parsemée d’humour, ses personnages sont somme toute sympathiques et quand il ne se laisse pas aller à la facilité, il a de bonnes idées. La révélation qui conclue Le cœur et le sabre est bien trouvée et inattendue et relance à point nommé l’intérêt pour Le calme et la tempête, le tome 2. Sa trilogie est bourrée de références culturelles, de Charles Perrault à Claude François en passant par Nicky Larson (mais comparer Mickael à Nicky Larson, c’est sacrilège !!).
Le 3e et dernier tome, Ici et ailleurs, est celui que j’ai trouvé le moins réussi. Le roman est long à démarrer, on s’ennuie un peu, et le comportement des personnages à la fin, c’est n’importe nawak. Il était tellement évident que leur « plan » ne pouvait fonctionner qu’on ne comprend pas qu’ils ne se soient pas au moins préparés à cette éventualité. De plus, on est complétement déconnecté de la réalité et des éléments sont passés sous silence de manière bien trop pratique : on ne sait pas combien de temps s’est écoulé à Paris pendant le voyage des héros, mais il s’est passé à minima, plusieurs jours, pourtant malgré la disparition de 2 adolescentes, personne ne s’est inquiété et n’a appelé la police…
J’ai conscience d’avoir fait remonter beaucoup de points négatifs dans cette chronique, mais comme je le disais La magie de Paris est aussi un récit de divertissement pur, léger et amusant – j’ai tout de même lu les 3 tomes ! Olivier Gay s’amuse lui-même des artifices qu’il emploie (il pointe du doigt son triangle amoureux par exemple). Je conseillerais plutôt cette série à des personnes qui veulent se vider la tête et qui ont conscience de ce qu’elles vont y trouver ou au public auquel il s’adresse en premier lieu : les ados.
Trilogie publiée aux éditions Castelmore.