Interview de Barbara Abel

Interview de Barbara Abel

Photo de Barbara AbelC’est avec un grand plaisir que nous accueillons Barbara Abel pour la 2e fois sur Les pipelettes en parlent… Et c’est pour nous parler de son dernier roman, L’innocence des bourreaux, un thriller psychologique qu’elle nous revient.

Voulez-vous nous présenter votre dernier roman, L’innocence des bourreaux ?
« L’innocence des bourreaux », c’est l’histoire de gens ordinaires qui se trouvent au mauvais endroit au mauvais moment : une supérette, un vendredi de mai, en début d’après midi, chacun d’eux viennent y faire un achat en vitesse, pris dans l’urgence de leur vie, la course du quotidien. Et puis un junkie en manque d’héro pousse la porte de la supérette, armé et cagoulé, afin d’y trouver l’argent dont il a besoin pour se payer sa dose… En une seconde, la vie bascule et, confronté à une situation critique, chacun d’eux va réagir à sa manière. C’est un roman qui pose la question de savoir jusqu’où on est prêt à aller pour défendre ceux que l’on aime, ou tout simplement pour reprendre le cours de son existence là où on l’a laissée quelques instants plus tôt.

Pouvez-vous nous parler de la naissance de cet ouvrage ? Comment cette idée vous est-elle venu ? Y Couverture de L'innocence des bourreaux de Barbara Abel aux éditions Belfonda-t-il eu un déclencheur ?
Le premier déclencheur fut tout simplement l’envie de me frotter à un roman choral, suivre la destinée de plusieurs personnages alors que, jusqu’à présent, mes romans mettaient en scène deux ou trois protagonistes, pas plus. J’avais envie de réunir différents tempéraments qui n’ont rien à voir les uns avec les autres, dans un endroit neutre, et de les confronter à une situation anxiogène. Secouer le tout et voir ce que ça donne. C’est la raison qui m’a poussée à choisir ce décor (la supérette) et cette situation de départ (un braquage). Tout cela bien avant le 9 janvier passé et l’Hyper Cacher!

« L’innocence des bourreaux » voilà un titre percutant et qui reflète parfaitement la thématique du roman. Et je dois dire que j’adore vos titres en général, ils sonnent toujours justes et particulièrement accrocheur. Comment les choisissez-vous ?
En vérité, trouver un titre est presque toujours pour moi une vraie galère ! En général, quand le titre ne s’impose pas pendant l’écriture du roman, je sais que ça va être difficile d’en trouver un. Ce fut le cas pour celui-ci. Et même quand j’ai trouvé « L’innocence des bourreaux », je n’étais absolument pas convaincue ! C’est mon éditrice qui a dû insister et trouver les arguments pour me convaincre, ce dont je la remercie infiniment !

On a beaucoup vu une autre couverture circuler avant celle qui a finalement été retenue pour ce livre. Pouvez-vous nous en parler ? Êtes-vous impliquée dans ce choix ?
L’autre couverture qui a circulé sur le Net était un essai. Avant la parution d’un roman, beaucoup de gens sont impliqués dans la fabrication de celui-ci, dont la graphiste – en l’occurrence ma sœur – qui a proposé cette couverture qui, au final, n’a pas été retenue. Elle n’aurait jamais dû filtrer sur le Net, puisque c’était tout simplement ce qu’on appelle de la cuisine interne. Je l’aimais beaucoup, mais elle n’était pas tout à fait représentative du roman et nous avons fait le choix, mon éditrice Céline Thoulouze et moi, de ne pas la retenir. La couverture actuelle est également une création de ma sœur, donc pas de souci de ce côté-là.

Votre diptyque « des voisins », Derrière la haine et Après la fin, se classait déjà dans les « thrillers du quotidien ». Est-ce quelque chose d’important pour vous ? Montrer que même les gens ordinaires peuvent voir leur vie basculer, ce fameux « cela n’arrive pas qu’aux autres » ?
Mettre en scène des gens ordinaires dans une situation qui sort de l’ordinaire, c’est mon terrain de jeu de prédilection. Quand le quotidien bascule dans l’horreur. Ce sont les idées qui me viennent naturellement en tête et les histoires qui me font frissonner. Je suis incapable d’écrire une enquête policière, je n’ai aucun talent pour cela. Et les serial killers ne m’inspirent pas. Je me fais également un point d’honneur de tenter d’accrocher les lecteurs sans effets, sans courses poursuites et sans hémoglobine (le moins possible). Et puis, je pense que ce sont ces personnages du quotidien qui suscitent le mieux l’empathie du lecteur, ingrédient indispensable pour le thriller psychologique.

Vous avez changé d’éditeur depuis ces deux précédents ouvrages. Pourquoi passer de Fleuve Éditions à Belfond ? Pouvez-vous nous dire ce qui a motivé ce changement ?
Par fidélité ! Tout simplement parce que mon éditrice est devenue directrice éditoriale aux éditions Belfond et j’avais très envie de continuer à travailler avec elle. À partir du moment où le choix m’a été accordé, j’ai décidé de la suivre.

Et pour finir, sur quoi travaillez-vous en ce moment ?
Un nouveau roman, et puis quelques projets qui verront peut-être le jour… ou pas. 🙂

Un grand merci Barbara, et à bientôt !

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