L’histoire d’un type bien…qui fait un sale boulot. Billy Summers est un tueur à gages, le meilleur de sa profession, mais il n’accepte de liquider que les salauds. Aujourd’hui, Billy veut décrocher. Avant cela, seul dans sa chambre, il se prépare pour sa dernière mission…
Avis : Pour son dernier gros coup à « sniper » des méchants, le « gentil » tueur, Billy Summers va devoir se faire passer pour un écrivain, et un bon voisin pendant plusieurs mois ; sous de faux noms, mais en découvrant qu’il aime l’écriture et qu’il ne ment peut être pas tant que ça sur son passe temps. Il est donc David (Dave) Lochridge pour le quartier où il réside et pour la Gerard Tower où il écrit. Il est Dalton Smith pour sa planque que ne doit pas surtout pas connaître son employeur du moment, Nick Majarian, de la pègre de Las Vegas, pour qui il joue le rôle de Billy l’idiot (un peu autiste ou attardé mais un putain de tireur…). Car Billy suspecte que Nick le veut mort après ce dernier coup, pour ne pas laisser de preuve. Et donc, il se ménage une sortie. Et cette suspicion n’est que le 1er grain de sable de ce roman à rebondissements haletants.
Le 2ème grain de sable étant que Billy se lie beaucoup (trop ?) avec ses voisins des différents lieux. Ce qui donne lieu à de superbes moments d’humanité simples et tendres, mais ne fait que renforcer son inquiétude et donc la nôtre. Et nous fait toucher du doigt, la culpabilité des tueurs, enfin des « gentils » tueurs…
Voici donc les histoires de Billy Summers. Car ce que fait Stephen King avec ce roman totalement ancré dans notre temps, est un récit de pas moins de 5 histoires en une. Car en plus de jouer des rôles, Billy écrit sur sa vie d’avant dans son roman et ses descriptions sont tour à tour émouvantes ou glaçantes. Et c’est un des tiroirs les plus réussis de ce roman foisonnant.
Une autre réussite de Billy Summers est le suspense intense qui nous tient les tripes depuis le début. Quand Billy se dit que ce dernier coup pourrait vraiment être son dernier. Que Nick n’a pas l’intention de le laisser profiter des 2 millions de dollars promis. Le fait de chercher une planque, de devoir utiliser pour cela des déguisements et le seul alias que personne ne connaît mais qui ne devait être utilisé que dans sa fuite, renforce l’attente et la tension.
Et enfin, avec le 3ème grain de sable qui arrive avec la présence d’Alice Maxwell dans le premier tiers du livre, l’auteur m’a fait basculer dans une intense remise en cause de mes convictions sur le règle « œil pour œil, dent pour dent ». Et m’a entraîné vers beaucoup de questionnement sur la victimisation ou non des personnes violées. Je ne vous en dit pas plus car c’est une leçon de vie que ce rebondissement là. A prendre néanmoins pour ce qu’elle est, une fiction…
Seul bémol de ce roman par ailleurs captivant, la fin. Stephen King essaie une dernière entourloupe qui est tombée à plat avec moi. Mais peut être vous plaira elle, à vous ? En tout cas, cette tranche de vie vaut carrément le détour et comme la métaphore de la vie : le chemin vaut plus que l’arrivée, je recommande chaudement Billy Summers.
PS : Ado, je n’ai lu qu’un seul autre livre de l’auteur (car je suis froussarde !). Je crois que c’était Brume. J’ai souhaité lire Billy Summers parce que justement il ne contient pas de fantastique/horreur, si ce n’est celle que produit l’humanité… Donc je ne sais pas si les fans de l’auteur et de son côté fantastique aimeront celui-ci.
Billy Summers de Stephen King est un roman paru aux éditions Le livre de poche – Traduit de l’anglais par Jean Esch