Luperque, l’orgueilleuse capitale impériale, n’est plus que l’ombre d’elle-même. Son empereur, réfugié dans un ballon flottant pour échapper aux tentatives d’assassinat, essaye d’en enrayer l’étiolement, qui semble inéluctable.
Lors d’une mission pour retrouver des esclaves en fuite dans la forêt de l’Arquesylve, le centurion Ludovico fait une découverte qui manque de lui coûter la vie : des années après une guerre meurtrière, les lycans sont de retour. Pour Luperque, pas de doute : sa rivale Vexine est responsable. Il revient à Ludovico d’infiltrer la fière cité marchande aux mœurs progressistes pour en percer les secrets. Mais la détermination d’un seul homme sera-t-elle suffisante face à la légendaire magie des masques ?
Avis : Encore un carton plein pour feu les éditions ActuSF avec ce roman magnifique, autant dans le fond que la forme ! Non, mais avez-vous cette superbe couv’ ? eh bien, le monde de la vape que Colin Heine déploie dans Les loups de cendres mortes est aussi beau et bien écrit que sa représentation en image.
Colin Heine nous plonge tout de suite dans son univers fait de Rome antique, de steampunk et de magie naturelle de la vape option loup-garous. À Luperque, la capitale de la Lupanie, il y a des jeux du cirque, mais dans lesquels on se bat contre des monstres tous droit sortis de vos pires cauchemars. Ces monstres sont produits par la vape, une brume envoûtante qui stagne sur plusieurs parties de la planète. Les maisons sont assez basses, on utilise peu la vape en dehors des arènes (et surtout car on a des esclaves, donc autant qu’ils bossent !) et le souverain Aristus, doit vivre dans son palais volant, reclus et protégé, après plusieurs tentatives de meurtres.
Alors qu’à Vexine, la ville marchande de la couverture, on ne veut pas de cette façon rustre de vivre. On utilise la vape pour se mouvoir, plaire et travailler et tous les hommes sont libres – attention, cela ne veut pas dire que la justice sociale y est meilleure. On construit en hauteur, et les fêtes sont incroyablement folles, imaginez-vous le carnaval de Venise puissance 10 ! Les guildes marchandes essaient depuis longtemps de supplanter Aristus et peut être que Navagiero, le maître de la puissante guilde des masquiers, n’y est pas étranger.
On est pris dans le tourbillon que crée divinement bien l’auteur, entre combats de gladiateurs, galère et gargouilles de pierre volantes. On patauge au fond de l’arquesylve (forêt rempli de vape), les pieds dans les marais de Vexine ou sur les monts Tarpéiens, en suivant la vieille « femme » Lilith, le centurion Ludovico ou Tiberius, le marchand habile. Colin Heine nous fait découvrir progressivement les embûches, les différences et les rôles de chacun.
Il sait comment embrouiller nos esprits, puis nous dévoiler quelques petites choses pour mieux cacher les véritables raisons ou actions de ses personnages. Serait-il une des chimères de la vape qui envoûte mortellement leurs proies ? En tous cas, voici encore un auteur que je vais suivre, en espérant qu’il trouve un autre éditeur !
Les loups de cendres mortes de Colin Heine est un roman publié aux éditions ActuSF (Bad Wolf)
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