Souvenez-vous du printemps 2020. La prise de conscience d’un monde qui change ; l’envie de devenir meilleurs, d’aller à l’essentiel, d’en finir avec le système.
Manon Deraison l’a fait. Fougueuse et volontaire, la jeune femme est le cerveau anonyme qui a créé le Care, une cryptomonnaie basée sur l’entraide. Aucun banquier n’y croyait…
Or, en quelques mois, le Care est devenu une monnaie d’échange si puissante qu’elle fait trembler l’économie de marché. Mais comment s’en débarrasser sans créer un soulèvement national ? Comment retrouver ses fondateurs dont l’identité est si bien protégée ? Dans l’ombre du président, un conseiller a une idée aussi insolite que risquée : faire appel aux talents d’Ivo Butorac, un joueur professionnel néo-zélandais.
Avis : Accrochez vous bien car avec L’argent tout le temps, on plonge dans le jeu, le pouvoir et l’idéalisme. Et surtout dans les jeux du pouvoir !
Manon est la fille de Jacques Deraison, le conseiller principal mais dans l’ombre du premier ministre Français. Elle veut faire le bien pour les « premiers de cordées » qui, en sortant de l’épidémie du Covid sont exsangues et toujours pas tellement plus reconnus qu’avant la crise sanitaire. Pour cela, elle invente avec l’aide de son parrain Gabriel et de Franck Urbain, son « friend zoned » qui aspirerait à plus, une cryptomonnaie, le Care. Un système qui doit permettre en faisant des dons, aux soignants notamment, de les remercier. Mais tout ce système met à mal l’économie française car ses dons échappent à la taxation et plombe aussi le système légal mais pas très moral, d’une « baleine »*. Cette baleine, c’est Ivo Butorac, qui avec son ami d’enfance David Cash, un mathématicien de génie, créent les conditions pour gagner à tous les coups. Là, où ça se corse, c’est que Jacques Deraison ne sait pas que sa fille est à l’origine du Care. Et que cet homme là n’est peut être pas vraiment l’homme policé et droit que l’on croit…
Et voilà donc un récit rondement mené entre complots, hommes de mains et coups d’avance mais aussi psychologie et émotions dont l’amour : filial, amitié et amour sexué… Pas un temps mort ne nous est alloué. Pas un brin de doute sur la violence et les passe-droits de l’État/système.
L’avertissement de Stéphanie Artarit en 4e de couv’ « Idéalistes s’abstenir » se vérifie dans chaque fibre de ce roman… ou pas ?! À vous de lire et de me dire.
À bon entendeur ….
L’argent tout le temps de Stéphanie Artarit est un roman publié aux éditions Belfond
*Les baleines sont des grands joueurs qui jouent des sommes folles pour engranger un max.