Voilà douze ans que Juno vit sur une petite île du Nordland avec Père, Mère et Boy, son petit frère. À l’exception du vieux facteur, nulle âme étrangère ne s’aventure dans leur chalet fortifié.
Juno l’a bien compris : leur solitude est le prix de leur protection judiciaire. Impossible de quitter les lieux sans mettre sa famille en danger. Mais la jeune fille grandit, rêve d’interdits, questionne ce monde qui l’entoure et dont elle n’a que de vagues souvenirs. Quels trésors dissimule l’horizon ? Qui sont ces intrus qui les menacent ? Qu’ont-ils fait à Ruth, sa grande sœur enterrée près du lac ?
Une nuit, un inconnu débarque sur la plage. Juno s’approche, craintive et pourtant attirée par ce sourire, ces boucles brunes, ce regard d’ange. Le garçon prétend qu’il est venu la sauver, qu’il la cherche depuis des années. Que le vrai danger est là, sur l’île.
Prince charmant ou croque-mitaine ? En même temps que le doute, la mort et son cortège d’horreurs se rapprochent.
Avis : Magnifique objet avec ses couleurs saturées, Les enfants du lac est aussi un thriller incroyablement prenant.
Juno, 16 ans, Boy, son petit frère de 12 ans et leurs parents, vivent cachés sur l’île de Nordland, loin de Sudland où ils ont vu leur vie basculer. En effet, le père a témoigné contre la mafia et ils sont désormais dans le programme de protection des témoins. Loin de tout, de tous. Juno et Boy ne savent pas nager, ne connaissent ni la télé, ni le téléphone portable, ni même la géographie. Mais Juno a des envies de liberté, de désobéissance et de découvertes. Ce sera le début de grandes instabilités et une violence sourde deviendra omniprésente.
Ivar Leon Menger manie bien les retournements de situations, tant sur le passé de cette famille que sur l’enchaînement des rebondissements. Il crée des personnages profonds et rend l’angoisse et le doute présent à chaque page. Son utilisation de mots italiens quand « l’étranger » arrive est un beau tour de passe-passe. Il crée donc une tension qui rend ce livre palpitant et hautement addictif. Le fait que les enfants soient inadaptés au monde extérieur crée des situations intéressantes qui pourraient même être humoristique si le suspense n’était pas si présent.
Les enfants du lac est une belle réussite tant sur le plan scénaristique que sur les personnages et leurs interactions, avec un tout petit bémol sur (encore une fois !) l’amourette si rapide et si peu crédible à mes yeux. Mais ce n’est pas l’essentiel de ce thriller alors je laisse filer pour cette fois 😉
Les enfants du lac de Ivar Leon Menger est un roman publié aux éditions Belfond (Noir) – Traduit de l’allemand par Justine Coquel
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