Les dragons de Venise
Venise, XIVe siècle : la cité des Doges rayonne dans sa gloire.
L’alliance immémoriale de la ville italienne avec le peuple des dragons assure sa puissance. Arrimés aux galères de guerre, les reptiles ailés contribuent à l’expansion de l’empire vénitien sur les mers.
La paix qui en résulte permet prospérité et bonheur à tous. Des sirènes batifolent dans les canaux de la Sérénissime, tandis que des licornes galopent dans ses ruelles splendides. Le lion de Saint-Marc fait sa sieste en écoutant un lutin jouer de la mandoline, à l’ombre des hauts dômes de la basilique.
Mais les puissants sorciers de la cité de Gênes, la rivale de Venise, ourdissent un terrible complot.
Alors que la ville en liesse se prépare à festoyer pour le Carnaval, tout va basculer…
Avis : Venise au XIVe siècle. Oui, mais Venise avec des dragons et leurs dresseurs, des sirènes, des lutins et de la magie ! Un ouvrage magnifique, qui attire et attise l’oeil, prometteur !
Les atouts du roman de Kévin Monfils résident dans le décor de l’intrigue. On est à Venise. Comme une ombre suivant les différents protagonistes, le niveau de description est tel que je me voyais voguer (vous avez saisi le jeu de mot ?! Hum hum…) à leurs côtés dans les méandres des canaux vénitiens. Il y a eu un réel effort de documentation historique qui ajoute du crédit au roman. Et que dire de la couverture, des portraits des personnages glissés en milieu de roman et des ornements présents à chaque début de chapitre ! Une pépite visuelle !
Cependant, je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages : très caractériels, souvent égocentriques. Carlo est insupportable : si on a bien compris à force de le répéter qu’il est un fils de doge en mal de liberté, son comportement de fils à papa boudeur et têtu m’a hérissé le poil ! D’ailleurs, le père, censé être le Doge donc la personne la plus puissante de Venise et une des plus puissantes d’Europe m’a semblé un peu molle du genou ! On retrouve aussi le cliché de la sirène qui veut être en contact avec les humains au détriment des recommandations de sa mère (c’est bon, vous avez la réf ?). Les méchants sont des méchants tout ce qu’il y a de plus classique, surtout le meneur, chef de Gênes, qui est en quelques sortes le vizir assoiffé de pouvoir qui veut tout renverser. Ma sympathie est plutôt allée envers les dresseurs de dragons et leurs dragons, qui sont, pour moi, les vrais héros de l’histoire.
Les dragons de Venise de Kévin Monfils est un roman publié aux éditions Le Héron d’Argent