Age of vice / Deepti Kapoor

Age of vice / Deepti Kapoor

couverture du roman Age of vice de Deepti Kapoor

New Delhi, 3 heures du matin. Une Mercedes roulant à vive allure manque un virage et, en un instant, cinq personnes sont tuées. C’est la voiture d’un homme riche. Mais lorsque la poussière retombe, le chauffeur s’avère n’être qu’un domestique en état de choc qui ne peut expliquer l’étrange série d’événements qui a mené à ce crime. Tout comme il ne peut prévoir le drame qui est sur le point de se dérouler.
À l’ombre de propriétés luxueuses, de soirées extravagantes, d’affaires sombres et de diverses influences politiques, trois vies s’entremêlent dangereusement. Celle d’Ajay, domestique attentif, né d’une famille très pauvre, qui tente de gravir les échelons. Celle de Sunny, jeune héritier charismatique qui rêve d’éclipser son père. Et celle de Neda, journaliste prise entre la morale et son désir. Les liens qui unissent ces personnages seront-ils pour chacun une porte de sortie ou l’élément déclencheur d’une plus grande destruction ?

Avis : Avec cette couverture grandiose et la 4ème de couv’ intrigante, Age of vice aurait pu n’être qu’un livre de plus sur la corruption en Inde. Son autrice, Deepti Kapoor, y ajoute un suspense, un rythme et une écriture ciselée qui m’ont beaucoup plu.

Ajay, le serviteur de Sunny Wadia (ou bien est-ce le serviteur de Gautam Rathore ?) qui sort avec Neda (ou ce ne sont que des racontars ?), se retrouve en prison pour avoir tué 5 personnes qui dormaient au bord de la route. Mais est-ce seulement véridique ?

Il nous faut remonter dans les souvenirs des trois protagonistes pour déblayer le vrai du faux, et surtout pour comprendre les rouages de cette société indienne si particulière. Castes, patriarcat, argent, famille, sexe, violence psychologique et physique poussent tout le monde vers la corruption.

Et le suspense est enivrant. Plusieurs fois, je me suis surprise à dire « mais non !!! » ; mais comme j’ai également lu pas mal de livres sur l’Inde, (Vikas Swarup notamment) il y aussi des fois où j’ai vu venir les ruses. C’est quand même avec grand plaisir que j’ai lu ce roman noir, qui m’a laissé songeuse et triste. Mais aussi aveuglée par de si belles phrases :

Il ne s’agit pas seulement de faire plaisir, pas vraiment, ça ressemble davantage à une façon de panser une blessure, de contenir la marée, à un sacrifice pour abolir le traumatisme de sa naissance.

Une autre force de ce beau roman qu’est Age of vice, est de nous dépayser. Que ce soit par le vocabulaire en indien, népalais, hindi, ou autre (lassi, beedi, walla, sangeet, momo…), par les lieux (forêt luxuriante, plage, villes étouffées par les véhicules, bidonvilles …), par la culture (plusieurs cérémonies avant le mariage, religions très marquées, castes soit disant abolies…), par la soif de vie et en même temps la totale mélancolie, ou en tout cas, le destin qui déchante et s’acharne…

Laissez-vous emporter par cette histoire de naissance (du bon ou du mauvais côté de la barrière), de reconnaissance de vos pairs, de votre famille ou de vous-même, et aussi et surtout, d’une certaine idée, d’une possible renaissance … ou pas ? Et comment nos trois lascars, Ajay, Neda et Sunny vont les vivre… ou y survivre ? Alors êtes-vous VRAIMENT prêts à découvrir les profondeurs de trois âmes ?

Le cafard, un messager, une porte d’entrée. Et à présent une corde sensible le rattache à l’enfant qu’il a été. Le temps et l’espace se replient, comme pour gommer la vie entre eux.

Age of vice de deepti Kapoor est un roman publié aux éditions Robert Laffont – Traduit de l’anglais (Inde) par Michèle Albaret-Maatsh

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