Entre une mère et sa fille, l’amour reste toujours fragile. Entre bienveillance et malentendus, envie d’être ensemble et désir d’émancipation, portraits croisés d’une mère célibataire et de sa fille unique. D’abord fusionnelle, leur relation se distend quand l’école puis l’ascension sociale de la fille viennent heurter les rêves plus modestes de la mère.
Avis : Besoin de plus de légèreté alors, une valeur sûre, Aurélie Valognes et son nouveau roman, L’envol. Détrompez vous, de légèreté il n’y a que la plume fluide, limpide, sans détour d’Aurélie Valognes. Les sujets abordés sont touchants, émouvants : l’amour filial, celui entre une mère et une fille, un duo inébranlable malgré les chahuts de la vie, un lien indéfectible malgré les envies d’évasion de l’une. On suit leur vie, des débuts de mère célibataire aux études et à l’entrée dans la vie active de la fille.
Y est également abordé les différences de classes, la lutte pour l’accès aux hautes études, la soif de réussite et l’envie de briser les codes dans un monde qui se dit tout haut être égalitaire. Alors, le fossé se creuse : entre une mère et sa fille qui a des envies d’ailleurs, de sortir de cette case de « famille modeste monoparentale » qu’on lui a collé à la naissance, entre elle et ses camarades de classe nés avec une cuillère en or dans la bouche. Elle se créé son propre monde méritocratique alors qu’elle évolue dans un monde strictement opposé.
Chacune, à tour de rôle, donne son point de vue sur la situation : on sent la soif de réussite et l’envie de tordre le coup aux vieilles croyances sur le destin scellé de tous dès la naissance, on ressent l’angoisse d’une mère qui a peur d’ouvrir la porte à une fille déçue par le monde extérieur duquel elle a tant essayé de la protéger. Ce portrait croisé très rapide m’a surpris, a presque eu raison de moi au début… puis je me suis souvenue de ces fins de romans à la Aurélie Valognes, où tout est classique mais prend son sens, où on se sent si bien en refermant le livre.
L’envol est un roman publié aux éditions Fayard.
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