Le livre du thé, tome 1
Quand je regarde mes mains, tout ce que j’arrive à penser c’est : « ce sont elles qui ont enterré ma mère. »
Ning a perdu sa mère. Et le plus douloureux de son histoire, ce que c’est elle la responsable de sa mort. C’est elle qui lui a administré le poison sans le savoir, par un thé venimeux qui lui a été fatal… Et qui pourrait maintenant être également mortel pour sa sœur Shu. Un jour, Ning entend qu’une compétition s’organise pour trouver le plus grand maître du shennong-shi du royaume – une magie ancestrale de l’art de la préparation du thé, où ce dernier peut se révéler être une excuse, un défi ou encore une arme. Elle traverse alors le pays pour se rendre à la Cité impériale et prendre part au concours. Le gagnant recevra une faveur de la princesse : peut-être l’unique chance pour Ning de sauver sa sœur ! Mais entre les trahisons des compétiteurs, les machinations politiques de la cour, et un mystérieux et envoutant jeune homme qui semble cacher un lourd secret, Ning devra être vigilante, car le danger est partout autour d’elle !
Avis : Malgré sa couverture un peu trop girly à mon goût, Une magie teintée de poison ne s’inscrit pas dans la nouvelle mode du moment en littérature, je veux parler du romantasy ! Il y a bien sûr un garçon qui se rapproche d’une fille et inversement mais cela sert surtout l’intrigue de ce roman incroyablement fournit en la matière !
En Dáxï, royaume asiatique moyenâgeux dont l’empereur est malade d’un poison inconnu, Ning doit trouver un moyen de sauver sa sœur, Shu, elle aussi atteinte du même mal. La solution serait-elle de devenir Shénnón-Shi, maîtresse de l’art du Shénnón ou magie liée au thé ? S’ensuit son départ du petit village de la province de Sù, vers la capitale du royaume, Jia, en cachette de son médecin de père.
Commencent alors les difficultés : croyez-moi, le roulis du ferry pour la grande ville, n’est rien comparé à tout ce qui attend Ning : railleries, complots, faux semblants, trahisons et tentatives d’assassinats mais aussi amitiés, amour (?) et respect font de ce roman un page-turner.
Les personnages sont très bien écrits. On est embarqué par les différences de régions et de niveau social, même si l’univers est assez commun : période moyenâgeuse d’un empire asiatique mais la magie par le thé nous emporte et rend Une magie teintée de poison très intéressant. Selon le rituel ancestral de la préparation du thé, les capacités du Shénnón-Shi et les ingrédients choisis, le lien qui s’opère entre le préparateur et le buveur peut être à plusieurs niveaux. Booster d’énergie, concentration accrue et même lutte contre un poison/une maladie. Et il peut même représenter une vraie communion et une certaine vison de l’avenir !! C’est aussi un roman féministe avec des personnages féminins forts et passionnés. Ning bien sûr, mais aussi la princesse Zhen, et même les servantes du palais y vont de leurs tentatives de s’élever de leurs conditions de femmes.
Et venons-en à la partie « romance », qui est en même temps assez importante pour l’histoire et la tension de Ning, mais qui n’est pas trop centrale ni surtout trop cul-cul [même si, sérieusement !!!!! pourrait-on arrêter de faire tomber amoureuse (et amoureux car Bo semble l’être aussi) du premier coup ? Ne pourrait-il pas y avoir des amours qui se construisent sur plus d’une rencontre ? Je dis ça je ne dis rien…]
La fin est tout en tension et j’ai vraiment envie de savoir la suite car Ning est en sale posture !!!
Roman publié aux éditions Hugo (Stardust) – Traduit de l’anglais par Karine Forestier