Tbilissi, capitale de la Géorgie, terre natale de Staline. Un ressortissant français est retrouvé mort dans des conditions suspectes à l’hôtel Marriott. Avant qu’un scandale n’éclate, René Turpin, à l’ambassade, est mandaté pour assister les inspecteurs locaux. L’enquête les mènera sur les traces du dictateur et d’une immense ville balnéaire abandonnée…
Avis : J’aime beaucoup les romans policiers qui se passent à l’Est. Il y flotte généralement une atmosphère particulière, intangible, marquée par le poids de l’Histoire. La baignoire de Staline n’échappe pas à la règle.
Bienvenue à Tbilissi, Géorgie. Nous sommes en 2009 et cette ancienne république soviétique est encore marquée par ses années Russes. Lorsque Sébastien Rouvre, un citoyen français, est retrouvé mort dans d’étranges circonstances, il ne faut surtout pas que la nouvelle République puisse être soupçonnée de dissimuler des faits. L’inspecteur Nougo Shenguelia se voit donc sommé de travailler main dans la main avec l’ambassade française. René Turpin sera son interlocuteur.
J’ai pris beaucoup de plaisir à lire La baignoire de Staline. Pour le dépaysement qu’il assure d’abord, mais aussi pour ses personnages atypiques et plein d’empathie. Nous sommes en effet loin des héros durs à cuire et borderlines que le polar à tendance à vendre. Shenguelia est particulièrement sensible à la perte de la vie, qu’il considère comme une tragédie. Il est également marqué par un passé dramatique qui l’a rendu discret et circonspect. Turpin de son côté a à cœur que les accomplissements de Rouvre soient reconnus. Il ne veut pas qu’il soit enterré comme un anonyme, sans qu’on ne connaisse les raisons de sa mort.
Et celles-ci vont donner bien du fil à retordre à nos 2 enquêteurs. Surtout lorsqu’un nouveau meurtre survient. Qu’est-ce qui pouvait bien lier un jeune précepteur Français à un ancien membre du KGB ? La grande Histoire n’est jamais loin, et il sera autant questions des années noires, que de la redoutée police politique ou d’espionnage – Kim Philby, célèbre agent double dont le portait orne la couverture, fera même une apparition.
Si le rythme est lent, jamais on ne s’ennuie et j’ai maintenant très envie de lire le précédent roman de Renaud S. Lyautey, Les Saisons inversées, qui mettait déjà en scène René Turpin.
La criminologie, même dans ses versions les plus modernes, comme celle qu’on lui avait enseignée en France, était une science de l’échec. Certes, on finissait presque toujours par deviner ce qui s’était passé. Avec un peu de chance, on arrêtait même des suspects. Mais on ne faisait pas revenir les morts.
Roman publié aux éditions du Seuil (Cadre noir)