Dis-moi qui tu hais, je te dirai qui tu es.
Marre du patron, mais tu es un peu lâche ? Tu ne supportes plus ton mari ou ton voisin ? Il y a un moyen pour libérer ta colère sans finir derrière des barreaux. Télécharge la top app de la décennie ! Un milliard d’utilisateurs dans le monde… Tout ce que tu as à faire, c’est inscrire les huit noms des personnes que tu détestes le plus. C’est gratuit, sans âge limite, et surtout sans morale.
The 8 List, c’est l’idée folle de Thomas, un développeur qui crée un géant mondial des réseaux sociaux. Suivez le parcours d’un ambitieux capable du pire pour réussir.
Avis : Bon, je ne vais pas tourner autour du pot : j’ai détesté The 8 list. Pourtant, sur le papier il avait tout pour me plaire : un techno-thriller mettant en avant les travers de notre société. Mais ce n’est pas du tout l’histoire que j’attendais.
Déjà, j’ai bugué sur la notion de « thriller », car pour moi ce n’en est pas vraiment un. Ni dans l’intrigue, ni dans le style de narration. Nous suivons la vie de Thomas, un développeur informatique surdoué qui a l’idée d’une nouvelle appli, une « hate » liste où l’on noterait les 8 personnes que l’on déteste le plus. La particularité, c’est que cette liste n’est pas modifiable à loisir, la seule possibilité de changer un nom c’est que la personne décède et cède ainsi sa place, et que la liste est publique.
Je pensais qu’un tueur allait prendre pour cible les personnes listées. Et s’il y a un peu de ça, ce n’est qu’une mention presque anecdotique dans la vie de Thomas. Car c’est à lui que s’intéresse Pierre Léauté. A sa vie. Nous le suivons à partir du moment où il lance l’idée, puis dans sa réalisation, entrecoupé de flash-backs sur son passé. Le roman se déroule sur plusieurs années. Et je vous avoue que… je me suis ennuyée. Terriblement. J’ai même failli abandonner ma lecture. Je me suis accrochée, j’ai déjà vu des livres sauvés par leur final, et justement on m’avait dit dans l’oreillette que celle-ci valait son pesant de cacahouètes.
Mais avant de parler de la fin, revenons sur notre « héros ». Oui, il mérite bien des guillemets car Monsieur Thomas est exécrable du début à la fin. Égocentrique, méchant, opportuniste, immature… Il n’a pas grand-chose pour le sauver. Et bien sûr, le fait qu’il pense que ce qui lui est arrivé enfant justifie son comportement n’a pas arrangé son casier pour moi.
Toutefois, je dois reconnaître que la dimension sociétale promise est bien là. Pierre Léauté réalise avec The 8 list, un portrait au vitriol du monde des réseaux sociaux et de la logique de marché/capitalisme roi. C’est acerbe et profondément cynique.
Et la fin, donc. La fin plaira vraisemblablement à ceux qui ont aimé le livre, elle le clôt avec ce même sens du mépris qui a façonné le récit. De mon côté, c’est jusqu’au bout que je suis passée à côté de ce roman.
Roman publié aux éditions HSN (Sci-Fi)
L’avis enthousiaste de Maks