Février 2021 : le corps d’une jeune fille de quatorze ans est retrouvé dans la Marne. Ses meurtriers, identifiés très vite, sont deux camarades de classe. Une fille et un garçon qui ne semblent pas conscients de la gravité de leur acte et invoquent des mobiles inconsistants. Entre addiction aux écrans, haine déversée sur les réseaux sociaux, harcèlement et calomnie, le juge d’instruction chargé de l’affaire décide de décrypter coûte que coûte la mécanique de l’impensable.
Avis : Ce bel objet, Dopamine, ne rend pas heureux mais nous ouvre les portes du fléau de la dépendance.
Il y est question de réseaux sociaux, d’adolescents, de COVID et de basculement. Emma et Enzo, 15 ans ont tué Louna, leur camarade de classe. Mais pourquoi ? Y a-t-il eu harcèlement ? En ont-ils eu juste envie ? La jalousie peut-elle être un des mobiles ?
Pour écrire Dopamine, Patrick Bard s’est inspiré d’un fait divers réel. Il nous plonge dans les mobiles qui ont mené à ce meurtre dont on connaît très vite le « qui » et le « comment », mais dont le « pourquoi » restait un peu nébuleux. Eh bien, je crois que j’aurais préféré ne pas savoir ! Car c’est l’emprise l’un sur l’autre de ce couple toxique qui est une des causes de la mort de Louna, cette jeune fille qui a fui l’Afghanistan. Bien sûr, la jalousie d’Emma envers Louna, « une fille sans histoires, sympa, brillante, sportive, qui avait vraiment tout pour plaire », mais aussi celle d’Enzo qui ne veut pas qu’Emma passe trop de temps loin de lui. Et la dernière raison de ce gâchis, est l’addiction aux réseaux sociaux, aux likes, qui a été aggravée par le confinement.
Je vous laisse découvrir les différentes étapes qui ont menés Emma et Enzo vers l’impensable. C’est ce qui fait le sel de ce roman écrit d’une plume incisive. Et avec la rareté de découvrir cette affaire par le prisme des dépositions faites au juge en charge de l’instruction…
Glaçant et instructif, Dopamine fait mal mais devient vite addictif, un comble !
Roman publié aux éditions Syros
L’avis de Mutinelle